La Croatie
Le mercredi 27 juillet, nous approchons de notre première escale en Croatie. L’anémomètre fait toujours des caprices. On a fini par s’y habituer… les roulements à bille à changer sont introuvables. Nous avons hissé notre voile d’artimon toute neuve. Nos amis Philippe et Christine nous l’ont ramenée de La Rochelle à Venise, il y a 10 jours. L’Endurance est heureux de pouvoir naviguer avec toutes ses voiles . Il est plus équilibré et tient mieux son cap.
Nous arrivons à Novigrad en début d’après-midi. Nos échanges avec des navigateurs ayant eu l’expérience de la Croatie nous ont convaincus de faire attention à soigner notre arrivée… À savoir : s’enregistrer au préalable en payant via une application une taxe de séjour par personne pour le mois à venir, puis ne surtout pas tarder à se manifester auprès de la douane pour le Check in.
Nous voilà, à tourner en rond devant un champs de bouées en attendant une réponse sur le canal 10. Après plusieurs appels restés sans réponse, nous nous décidons pour une bouée. Sitôt amarrés, l’annexe est mise à l’eau, on s’y jette, et hop hop hop … direction le bureau de la capitainerie.
C’est là que j’apprends ( Christophe a été invité à rester à l’extérieur) que nous devons nous rendre en premier lieu au bout du quai, où la douane nous attend pour le Check in. Nous y voilà !
Le douanier nous fait part de son mécontentement quand nous spécifions être sur bouée. Il nous apprend que nous n’avons pas le droit d’être ailleurs que sur le bout de quai sur lequel il nous accueille pour le cas où il souhaiterait faire un tour à bord. Il finit par accepter nos excuses quand nous invoquons nos appels par VHF restés infructueux. Il tient tout de même à nous faire savoir combien nous sommes chanceux d’être tombés sur lui. Ses collègues nous auraient alignés de 150€. « Bienvenue en Croatie »
Apres le Check in avec un douanier qui finalement s’avère plutôt sympathique, nous retournons à la Capitainerie pour payer le permis de naviguer en Croatie et la bouée. A mais non ! Ici, c’est seulement le permis , et en liquide « la machine ne fonctionne pas » et « tout de suite le bureau ferme à 15h ». N’ayant ni euro, ni kuna, je cours au distributeur le plus proche et reviens en nage me faire ouvrir la porte déjà cadenassée du bureau. Le capitaine rouspète car je n’ai pas de monnaie, je lui suggère de se plaindre au distributeur de billets du coin de sa rue. Et maintenant, hop retour sur le bateau pour payer la bouée au marin qui passe sur son semi rigide relever les compteurs.
Nous profitons de cette escale et du restaurant Il Gatto Nero pour nous faire un bon repas ! Nous sommes rassurés, en Croatie nous allons bien manger.
Novigrad by night
Nous avons rendez vous à Zadar avec notre ami JB qui va nous accompagner pendant quelques semaines. Nous devons le retrouver le 6 août.
D’ici là, nous nous dirigeons vers Pula où Christophe doit tester son dessalinisateur. Nous y allons gentiment, et nous mettons à l’abri d’un orage devant Cuvi Beach, une petite plage avec une eau limpide. L’orage est très violent et j’avoue avoir eu peur quand la foudre est tombée très près. Le fond de l’air est frais et ce n’est pas désagréable ! Cela nous change des 35 degrés que nous avons depuis plusieurs semaines.
Arrivés à Pula, nous avons du boulot : la douche ne s’évacue plus et nous devons essayer le dessalinisateur. Après une demi journée de plomberie, la douche est débouchée et nous sommes heureux de constater que Christophe a réussi à réaliser un dessalinisateur « maison »… mais comme sur un bateau, rien ne se passe comme prévu… un tuyau est percé ! Mon amoureux commence sérieusement à être agacé. Heureusement un dauphin vient nous voir au mouillage, cette rencontre merveilleuse nous fait oublier les petits tracas de plomberie.
Installation du dessalinisateur
Un rendez vous est pris le 5 août avec la Marina Preko située sur une ile face à Zadar, pour préparer l’Endurance à accueillir JB. Nous avons 6 jours devant nous, le temps de profiter de beaux mouillages pour plonger, faire du paddle et s’essayer à la pêche. Depuis notre thon, plus rien… aussi quand 3 maquereaux mordent à la même ligne, nous sommes très surpris et pas mécontents !
Le temps est couvert, ce qui n’arrange pas l’affaire de nos batteries. Nous sommes obligés de faire tourner le moteur pour donner un coup de pouce aux panneaux solaires. J’avoue que ça m’agace un peu car il y a du vent et naviguer sous voiles avec le moteur est un peu frustrant. La charge des batteries se fait de manière plutôt irrégulière, même avec l’alternateur de moteur… un nouveau problème à résoudre !
Les navigations sont très agréables grâce à un bon vent soutenu. Nous n’avons jamais vu autant de bateaux sur l’eau. C’est sympathique de contempler toutes ces voiles dehors, car à l’exception de quelques pauvres voiliers de location contraints par leur équipage à naviguer au moteur, la plupart s’amusent à tirer des bords.
Nous devons être très vigilants aux priorités et aux bateaux « sans skipper » ! : Un voilier, sous moteur a failli nous percuter, alors que nous filions sous voiles. C’est la corne de brume qui nous a sauvé la mise en « réveillant » un des membres d’équipage. Incroyable de ne pas assurer de veille permanente sur un plan d’eau aussi peuplé !
Christophe profite d’un mouillage aux eaux de lagon polynésien pour gratter la coque qui en a bien besoin. Nous allons gagner au moins un noeud. Il est bien heureux d’être équipé de bouteilles de plongée.
Le vendredi 5 août nous sommes rendus à la marina de Preko et avons un mal fou à manœuvrer. Le vent est plein travers, 16 noeuds, et il me semble que le propulseur de répond pas correctement. D’autre part la courroie de l’alternateur fait un drôle de bruit.
C’est à nouveau une mission pour Cricri.
Samedi 6 août, jB se pose à Zadar et vient rejoindre notre équipage.
L’arrivée de JB rime avec une trêve entre les moustiques et nous. En effet, lassés de notre cuir tanné, ils s’apprêtent à goûter du JB pendant un mois .
Nous profitons de notre ami, bon marin et féru de voile, pour peaufiner quelques réglages comme l’installation d’un hale- bas de tangon « système D » et envoyer le spi qui attendait depuis un temps certain dans sa chaussette.
Nous effectuerons également deux manœuvres d’hommes à la mer pour récupérer respectivement un tonneau et une rame .
Mouillage sur Otok Zut
Le vent toujours bien soutenu entre 15 et 20 noeuds et les orages nous accompagnent toujours.
Le 11 août, nous nous engageons dans le canal de Sibernik qui doit nous mener jusqu’aux cascades de Skradin.
Nous passerons 5 nuits dans ce magnifique paysage dont une sur le ponton de Vidrobaca devant le restaurant du même nom.
SIBERNIK
Vers SKRADIN
Ca passe
Ponton VIDROBACA
Cascades de SKRADIN
Une fois de plus je constate que le propulseur ne fonctionne pas correctement. Ce problème nous met dans une situation inconfortable quand pour quitter le ponton nous devons manœuvrer quasiment sur place avec très peu d’eau .
Je sens que quelque chose nous retient, puis l’Endurance finit par se dégager du quai. Quand au bout de 5 mn nous entendons un drôle de bruit et JB sent une vibration dans la barre, l’évidence d’un souci lié au départ s’impose.
Nous jetons l’ancre et Christophe plonge. Un morceau de la pendille sensée nous retenir au quai est entourée autour de l’hélice !
Allez, le second est encore au travail !
A peine sorti de l’eau, Christophe doit réparer le tuyau d’évacuation d’eau de la pompe de cale qui est percé . Ce soir, mon Cricri en a marre et le mot est faible!
On quitte le canal de Sibernik
Il va nous falloir comprendre pourquoi les batteries qui alimentent le guindeau et le propulseur se rechargent difficilement.
A Rogoznica nous sommes obligés de prendre une bouée : la batterie du guindeau est trop faible. C’est la série !
Nous devons nous rendre à Split où un ami du gérant du chantier naval de Portoroze en Slovénie doit nous remettre les éléments du moteur de l’annexe qui avaient été endommagés en tombant. C’est l’endroit idéal pour faire différents essais et déterminer d’où vient notre problème de charge de batteries via l’alternateur du moteur. Christophe élimine très vitre la probabilité que cela provienne de l’alternateur et finit par trouver : notre répartiteur et mort!
Une chance pour nous, le shipchandler qui fait face au mouillage en a un ! On trouve également à Split, du gaz et un tuyau pour remplacer celui qui est percé au niveau du dessalinisateur.
Le mouillage est à 15 minutes à pieds de la vieille ville et offre un abri parfait et calme.
SPLIT
Le samedi 20 août, départ de Split pour continuer notre promenade croate qui doit nous mener à Dubrovnik.
Ce jour là le vent est avec nous mais s’emballe un peu jusqu’à atteindre 24 noeuds au moment de jeter l’ancre. Le mouillage choisi est extrêmement bien abrité de la forte houle qui s’est levée, comme d’habitude aussi vite que le vent. Il est tellement bien, que nous ne trouvons pas de place. Il n’y a que de très grosses unités au delà de 30 m. Je décide de poursuivre, estimant qu’il n’y a pas place pour nous avec un minimum de sécurité et assez de place pour éviter.
On finit par trouver un mouillage dans une crique tout en longueur où nous allons pour la première fois tester le principe de poser 2 amarres à terre en reculant sur notre ancre. Ce système très utilisé en Méditerranée est pour nous une grande nouveauté. Il permet au bateau de ne pas éviter sur son ancre et donc de prendre moins de place dans un abri étroit.
Nous allons à nouveau essuyer un orage. Décidément ce mois d’août, comme l’année dernière est un mois à orages.
Le lendemain, nous nous préparons à tenter un mouillage en zone très peuplée. L’Endurance s’aventure sur l’île de Hvar, le temple de la FETE en Croatie. On ne va pas être déçu du spectacle. Pour nous, c’est une nouvelle occasion de s’ancrer amarres à terre.
Le lendemain, nous fuyons tous ces bateaux charter bruyants et inconscients.
Nous avons besoin de faire une pause dans une marina pour refaire le plein d’eau et changer le filtre à gasoil qui fuit. Lors de la manœuvre pour prendre ma place à la Marina Lumbarda, je constate que le propulseur fonctionne à nouveau très bien. Il semble que les batteries faibles l’empêchaient d’être efficace.
Cette pause nous permet de visiter Korcula et de nous occuper du moteur. Malheureusement nous n’arrivons pas à le faire redémarrer. Rien n’y fait et à 17h la veille du départ, nous demandons un mécanicien. Les gars de la Marina, hyper efficaces trouvent Niki, mécano de son métier qui se déplace dans la demi-heure et nous promet de revenir le lendemain avant notre départ. De fait, il est là à 7h30 et l’Endurance est prêt à appareiller à 9h30. Merci vraiment à la marina et à Niki qui a été très pro.
KORKULA côté terre et côté mer
Nous ne résistons pas à l’envie d’une escale devant le monastère de l’île Badija qui se trouve à seulement 2 milles de Korcula.
A l’escale suivante, Uvala Vucine, Christophe se fait plaisir. Les fonds sont magnifiques et poissonneux. Il arrive à photographier un joli poulpe qui pourtant fait tout pour se faire oublier.
Plus nous approchons de Dubrovnik, moins nous avons de monde,. Les mouillages sont magnifiques et spectaculaires. Le temps reste maussade, mais les paysages grandioses nous font oublier les nuages.
PRZINA
OTOK MJLET
OTOK SIPAN
Le spi ! Il est beau non ?
Navigation vers Uvala Batara
Nous jetons l’ancre à Dubrovnik le jeudi 1 septembre. Nous nous trouvons au fond d’une sorte de fjord sur une rivière... Exactement à Cajkovici. Le paysage est à nouveau superbe.
C’est ici que notre ami JB nous quitte .
Mouillage de Cajkovici
Visite de DUBROVNIK
La Croatie ne peut pas laisser indifférent. Les paysages sont grandioses, la plupart des mouillages ont une eau cristalline incroyable. Ce qui est dommage et nous a refroidis dès notre arrivée est que tout est prétexte à faire payer « cher » le touriste.Nous avons passé du temps à trouver des mouillages gratuits. En effet, la grande majorité de ceux qui se trouvent être attrayants sont équipés de bouées allant de 20€ à 120 € ( du délire) pour une nuit . Les parcs nationaux ont un accès payant sur bouée, pour naviguer ( ex Les îles Kornaty), pour jeter l’ancre ( 70 € pour être sur sa propre ancre ) et une fois à terre il faut encore payer pour se promener. Sachant tout de même que pour pouvoir naviguer dans les eaux croates, nous avons déjà payé un permis et une taxe par personne. La phrase la plus entendue : - « cash or card? ». Nous avons également eu un peu de mal avec la population que nous avons trouvée d’un abord assez peu sympathique. En réalité, les contacts que nous avons pu avoir se sont révélés agréables une fois les premières minutes passées. Il faut dire qu’après une année passée en terre italienne nous étions habitués à un accueil chaleureux et gentiment volubile bien loin de l’approche croate.
Donc, oui , nous conseillons de venir naviguer dans ce beau pays, mais tout en sachant que le prix à payer est élevé.
L’Endurance poursuit sa route vers le Monténégro qui nous réserve de belles surprises.
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