Saison 6- Avril - Mai 2024 . Bienvenus dans les Cyclades
Le 16 avril 2024, nous quittons l'aéroport de Marignane pour Athènes .
C'est le démarrage de notre sixième saison de vagabondage et la seconde en Grèce.
12h00, atterrissage à Athènes.
Nous devons filer au plus vite vers le port du Pirée pour retrouver Ioannis qui y dépose les voiles et la capote que nous lui avions laissés pour des réparations.
A peine arrivés, le programme prend un coup de canif : nos bagages ne nous ont pas suivis. L’escale à Munich ( oui il y a plus direct entre Marseille et Athènes, on est pas pressé) semble ne pas avoir été suffisamment longue pour permettre le transfert de nos bagages. Ils sont encore en Allemagne.
C'est donc allégés de 68 kg que nous prenons le métro pour le port du Pirée.
Ioannis est à l'heure. Le ferry de 15h00 nous ramène à notre Endurance qui hiverne sur l'ile de Egine.
C'est le bonheur .
L'Endurance est là, tout beau. Le mois de boulot à bord effectué avant notre retour en octobre n'a pas été vain.
Mise à l'eau prévue le 20 avril.
Le hic est que nos bagages arrivent le 19. De toute manière, Eole a décidé que le 20 était trop tôt : le vent et la mer empêchent toute tentative d'accès à la darse.
Impossible de mettre le bateau à l'eau
Les journées du 17 et 18 sont consacrées au ré armement de notre bateau. Le soir nous dînons dans une taverne qui s'avère faire le meilleur Gyros du monde. Parole de Christophe !
Le 19 en fin d'après midi nous retrouvons nos bagages au port d'Egine. Nous avons tout le lendemain pour ranger et faire un peu de couture. Je finalise nos nouvelles housses de chaises de navigation et un sac pour le génois léger.
Les rois du stockage et les dieux de la conduite de travel lift C'est parti ...
Le 22 avril, l'Endurance retrouve son milieu. Nous devons démonter les étais pour permettre au Travel lift de nous déposer dans la darse. Puis, remontage des étais. Le temps est très calme, aussi, nous pouvons remettre à poste le génois et la trinquette montés sur enrouleur, que le démontage des étais ne permettait pas d'installer au carénage.
Notre première escale est toute proche : 13 milles seulement nous mènent sur l île d'Agistri, au mouillage de Dragona Bay que l'Endurance connait bien.
Demain, nous serons à Nea Epidavros pour notre rendez vous avec l' ami Stefanos.
NEA EPIDAVROS
A 1mille du port, Stefanos nous a repérés et nous attend. Il a gardé pour l’Endurance une place de choix dans ce petit port qui est le sien. Une fois amarrés, notre ami nous précise qu'il revient nous chercher vers 14H pour déjeuner chez lui. Avec Annen, sa femme, ils ont concocté un menu de roi : salade mechouia, salade grecque, poivrons à l'huile d'olive, poulpe juste pêché en vinaigrette, poulpe en daube avec des macaroni. On est gâté.
Stefanos s'est occupé pendant notre absence de faire rééprouver les bouteilles de plongée.
Nous restons à Nea Epidavros, où nous nous sentons étrangement chez nous juqu'au 26 avril. Le temps de laisser passer le coup de Sirocco qui plonge la Grèce dans une atmosphère de fin du monde.
Nous apprenons que cet épisode très rare par son intensité a précipité de très nombreuses personnes dans les services d'Urgence d’Athènes. Il est vrai que l'air est irrespirable.
Nous mettons à profit ce temps de pause pour nous promener et tenter de confectionner un bocal de câpres au vinaigre. Grâce à Stefanos, du miel et de l'huile d'olive rejoignent nos courses dans les cales.
Vendredi 26 avril, nous donnons rendez vous à Stefanos pour septembre et quittons Nea Epidavros. Notre saison 6 peut commencer.
Au programme : les îles des Cyclades, celles des Sporades, Thessalonique et un saut à Istambul, pour finir par les îles du Dodécanèse.
C'est ambitieux, nous verrons bien !
Le projet est d'éviter les mouillages surchargés. Aussi démarrer par les Cyclades en Mai, nous parait une bonne idée.
Le vent d'Est d'une dizaine de noeuds ne nous accompagne pas très longtemps et nous devons mettre le moteur. Escale prévue à Poros.
Nous voyons nos premiers dauphins.
Je surveille un voilier qui, étrangement, a toutes ses voiles dehors alors qu'il n'y a pas un souffle de vent. Je trouve l'équipage très patient, les voiles battent dans tous les sens, ça ne doit vraiment pas être agréable. Dans le doute, je prends les jumelles et observe le pont : pas de signe.
Entre parenthèse, j'ai exceptionnellement mis en veille la VHF sur le canal 16. C'est quelque chose, à laquelle je pense rarement en cabotage. Aujourd'hui, c'est une chance pour l'équipage de Wild Rose. La VHF se met à grésiller et nous entendons un appel vers un - " sailing boat with two masts" . Nous faisons le lien tout de suite avec le voilier que nous venons de laisser à tribord.
C'est un appel à l'aide. Nous entamons un demi tour pour notre premier secours en mer.
Le voilier en panne de moteur bat pavillon roumain. L'équipage composé de 3 adultes et deux enfants dont un bébé manifeste un grand soulagement.
Nous les prenons en remorque et nous déroutons vers Egine, le port le plus près où un mécanicien les attend.
Nous nous séparons à 14H45, après 2 heures de remorquage pour rependre notre route vers Poros. L'équipage de Wild Rose nous fait passer un sac avec une bouteille de vin pour nous remercier. Quand nous sortons la bouteille, nous trouvons également un billet de 100 euros. C'est très surprenant, et nous prenons la mesure du stress que ces gens ont du subir à attendre le vent si près des côtes et sans moteur. Nous n’avons rien demandé car un dépannage en mer nous semble être la moindre des choses. Nous apprécions bien évidement le geste .
Wild Rose en remorque
A Poros, c'est l'effervescence. On ne comprend pas bien comment les quais peuvent être si encombrés hors saison. Cela ne nous pose aucun problème puisque notre intention est de jeter l’ancre. Un petit tour by night, nous éclairera sur la présence de tous ces maxi yachts. Nous sommes en plein salon nautique : l'occasion pour nous de voir des bateaux somptueux qui rivalisent de luxe et de gadgets en tout genre. Grâce à Wild Rose nous nous offrons un bon repas à la santé de son équipage.
Nous attendons une fenêtre météo pour nous rendre dans les Cyclades, actuellement en prise avec un épisode de Meltem bien précoce.
Nous attendrons dans la baie de Porto Heli . Nous couvrons les 32 milles qui nous séparent de notre nouvel abri en 6h30 de voile dans des conditions idéales. La seule ombre au tableau est l'absence de poisson au bout de notre ligne.
La compagnie de dauphins, même éphémère est toujours un enchantement.
Après 4 jours à Porto Heli occupés à nettoyer le pont des résidus de sable consécutifs au Sirocco, ainsi qu'à vérifier les winches, on attend patiemment de pouvoir appareiller pour les Cyclades. Enfin, une fenêtre semble opportune le 1er mai, à condition de partir en fin de journée.
On quitte le mouillage à 18h pour notre première navigation de nuit de la saison.
Que dire ?
La nuit a été très fraîche, les températures ne sont pas encore estivales !
La nuit a été sportive, avec prises de ris sur grand voile, puis sur génois, problèmes d'enrouleur de trinquette, donc affalage de cette dernière.
La nuit a été raisonnablement ventée avec de 10 à 25 noeuds de vent, mais déraisonnablement houleuse, surtout pour l'estomac de Christophe, pas encore amariné.
Nous sommes heureux d'arriver à Linadi Port sur l'île de Serifos. Christophe se sent mieux, et lui comme moi, rêvons de dormir.
Mon capitaine en second adoré n'aime pas que je parle de son mal de mer. Pourtant, c'est ça aussi la navigation. Nous ne sommes pas tous égaux devant les problèmes de nausée. Je n'ai pas le souvenir d'avoir été malade en mer à bord d'un voilier, mais je sais que cela peut tout à fait arriver, et je suis attentive aux éventuels signes avant coureurs.
Christophe a moins de chance : il est sujet au mal de mer de manière récurrente et fait toujours en sorte de rester malgré tout le plus opérationnel possible . Je lui tire mon chapeau pour ça.
Nous décidons de nous mettre au quai. Ça va être un excellent exercice pour nous qui reprenons nos marques. Ce n'est pas toujours simple de s’amarrer sur son ancre, poupe à quai, quand on est seulement deux. Ici, le quai est vide, aussi c'est plus simple. On sera vite rejoint par d'autres bateaux. Pour finir le petit port affichera presque complet ce soir.
Sérifos est une petite île loin des circuits touristiques. Elle est parée des couleurs et des moulins typiques des Cyclades. Si Serifos n'est pas très visitée, elle connait une certaine notoriété dans la mythologie grecque. Persée y serait né et y aurait rapporter la tête de la Méduse. Sérifos aurait également abrité les Cyclopes.
Le Meltem décide à nouveau de s’inviter au programme et nous force à quitter Livadi, le port de Serifos en recherche d’un abri pour le week-end pascal que nous souhaitions passer à terre . Dommage, nous humerons de loin les odeurs d’agneaux grillés qui embaument les villages pour les fêtes de Pâques.
Direction Anti Paros, avec un vent très capricieux. On passe de la voile au moteur, puis à nouveau sous voiles réduites pour cause de vent force 5. Dans l’euphorie d’un bord bien sympathique, je change d’avis et décide de poursuivre sur Paros. Erreur ! J’ai oublié que nous naviguons en Mer Égée, et ce n’est pas un détail. Le vent est particulièrement instable, passant sans sourciller de 5 à 28 noeuds, ce que nous expérimentons à l’occasion de cette navigation. Pour pimenter le tout, nous pouvons voir le vent changer de direction en un rien de temps.
C’est dans ces conditions, que je me vois obligée de changer à nouveau nos plans pour revenir à notre idée initiale. Arrivés à 5 milles du but, il est 16h00, et le vent refuse.
Nous nous retrouvons au près dans 28 noeuds de vent qui ont levé une mer très désagréable dans laquelle l’Endurance tape. Nous ne passons pas le cap.
J’essaie en appuyant au moteur, contre la mer, le vent et le courant. Notre Endurance n’avance qu’à 1,5 noeuds à 1800 tours minutes. La décision la plus sage qui s’impose est de faire le tour de l’île, voiles au portant.
Une fois la pointe nord d’Anti Paros passée, nous sommes à l’abri de mer . Arrivée au mouillage à 19h20 !
Cette mésaventure c’est matérialisée sur le journal de bord par une devise :
A savoir : Établir des règles et les suivre
règle numéro 1 : s’en tenir au plan
règle numéro 2: prendre les options dans l’ordre dans lequel elles ont été établies
règle numéro 3 : ne pas se laisser influencer par les autres bateaux
Mais, on est incorrigible et les règles sont bien faites pour être enfreintes , non ?
Arrivée sur Anti Paros
Nous quittons Anti Paros et Despokito Bay le lundi 6 mai . Le Meltem n’aura pas été très fort. Le avnr n'a pas dépassé 32 noeuds.
Nous avons pour objectif de voir Santorin assez tôt dans la saison pour éviter la foule . Une petite escale d’une nuit sur l’île de IOS nous sépare de notre but.
IOS - Ormos Magkanari
Le mardi 7 mai, nous prenons une bouée sur l’île de Thirasia face à Oia, à Santorin. Il est difficile de jeter l’ancre à Santorin, d’une part en raison des fonds très profonds , abrupts et rocheux et d’autre part en raison du nombre impressionnant de bateaux de promenades à la journée qui utilisent la plupart des bouées aux endroits stratégiques. Nous avons opté pour un lieu un peu éloigné de la foule. Nous ne regrettons pas ce choix grâce auquel, nous avons pu faire nos visites l’esprit tranquille et passer une nuit face à Santorin et la belle vue que cette île offre depuis un endroit calme et authentique.
Arrivée sur Santorin
Thirasia, où nous avons mouillé
Nous sommes heureux d’avoir pu voir Santorin, car réellement, cet ancien volcan dont une explosion a entraîné l’effondrement de son centre en 1613 avant JC , est une splendeur géologique.
Le séisme qui a ravagé l’île en 1956 a donné lieu à une reconstruction magnifique qui attire des milliers de touristes en toutes saisons.
Donc, oui, Santorin vaut le détour. Malheureusement, son attrait et l’affluence qu’il génère en a fait un lieu très coûteux et loin de la Grèce authentique que nous aimons. Dans les jolies ruelles, nous ne voyons qu’ hôtels hors de prix, bijouteries, boutiques de luxes, restaurants qui n’ont plus rien des tavernes traditionnelles. C’est donc sans regret, que nous ne prolongeons pas notre séjour.
Le Cap sur d’autres îles des Cyclades, en commençant par Milos, qui vous l’aurez deviné va nous abriter d’un nouvel épisode de Meltem .
Bienvenus dans les Cyclades !
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