Saison 6 : mai 2024 - De Milos aux petites Cyclades.
MILOS
Impossible de parler de Milos sans évoquer la célèbre Vénus de Milo qui depuis longtemps a quitté la mer Egée pour le Musée du Louvre.
Une réplique de la Vénus de Milo à l'endroit où elle aurait été découverte.
Nous avons choisi la vaste baie d'Adamas qui est un excellent abri du Meltem pour patienter durant ce nouvel épisode venteux.
Nous comptions sur un petit vent sympathique pour nous pousser de Santorin à Milos, malheureusement, c'est une affreuse pétole qui nous entoure et nous oblige à utiliser la risée Perkins.
Le jeudi 9 mai, nous sommes dans la baie d'Adamas sur 5 mètres de fond de sable et au bout de 60 mètres de chaîne : vent annoncé jusqu'à 40 noeuds.
Le vendredi 10 mai, le Meltem promis arrive, mais heureusement moins fort que prévu. Toutefois suffisamment intense pour nous faire déraper dans une rafale à 32 noeuds. Nous devons nous ancrer à nouveau et sommes perplexes : pour nous il y avait bien assez de chaîne. La seule explication est que le sable soit dur et l'accroche difficile. Cette fois, nous renvoyons 75 mètres dans 7 mètres d'un fond qui nous paraît plus adapté. En effet, on ne bougera plus.
Nous occupons notre temps en lessive et nettoyage.
Samedi matin, au réveil, surprise : un voilier a jeté l'ancre devant nous pendant la nuit. Et là, je peste !
C'est quelque chose que je ne comprendrais jamais : une baie immense, un coup de vent, des bateaux ancrés avec de toute évidence beaucoup de chaine ... Il va falloir m'expliquer l'intérêt, en arrivant de nuit, sans la moindre possibilité de vérifier le fond sur lequel on pose sa pioche, de se positionner devant un bateau . En prenant le risque de déraper sur lui si l'ancre ne tient pas bien. Résultat des courses, nos si proches voisins flottent à l'aplomb de notre ancre. Un petit tour en annexe nous permet de faire leur connaissance et de les prévenir que lorsque nous partirons ils devront être prêts à démarrer leur moteur selon l'orientation de nos embarcations.
Nous profitons du bel abri que représente la baie d'Adamas pour louer un scooter et faire une journée de visite.
Premier arrêt Klima, et ses jolies maisons de pêcheurs. Au rez de chaussée se trouvaient les garages à bateaux. Aujourd'hui, ce sont pour l'essentiel des logements en location saisonnière.
Second stop : Mandrakia
Nous sommes littéralement tombés sous le charme de ce tout petit port. Nous y avons très bien mangé dans une taverne implantée dans cet endroit improbable et pourtant très fréquenté.
Spécialité : anguille fumée, excellent !
Nous passons ensuite à Plaka.
Plaka, avec ses ruelles étroites et ses maisons blanchies représente ce que nous imaginons en évoquant "les Cyclades"
Sarakiniko
Nous sommes surpris de voir autant de monde à Sarakiniko. Nous nous y sommes rendus pour voir ses formations rocheuses très photogéniques et ses grottes. Nous ne verrons pas ces dernières. Elles sont squattées par une équipe de cinéma en plein tournage qui les a transformées en coulisses. Nous comprenons mieux pourquoi nous n'avons pas pu approcher, même en scooter, et la raison de tout ce monde.
Trypiti, ses catacombes, son théâtre et ses jolies ruelles
Le mardi 14 mai, nous quittons Adamas pour un mouillage plus pittoresque, à Kleftiko, seulement accessible par la mer. Nous y passons une nuit plutôt rouleuse, mais le cadre est tellement beau ...
Mercredi 15 mai, départ pour une navigation de 28 milles qui nous amène sur l'île de Sifnos, puis départ le lendemain pour 34 miles dont la plus grande partie à la voile et un arrêt sur l'île de Ios. C'est après ces deux étapes que nous rallions Naxos. La dernière navigation est typique de la mer Egée. Nous passons de 8 noeuds de nord ouest à 10h, à 16 noeuds d'Est à 12h00 pour arriver avec des rafales à 30 noeuds de sud ouest. Entre parenthèse la météo avait annoncé de la pétole.
Notre idée est de jeter l'ancre dans un espace très bien protégé près du port, mais également très étroit. 4 à 5 bateaux au maximum peuvent y trouver refuge en sécurité. Quand nous arrivons 11 ont déjà pris l'abri d'assaut, si près les uns des autres que la sécurité avec des rafales entre 20 et 30 noeuds ne nous parait pas du tout assurée.
Fatigués de notre journée, nous tentons de nous positionner, mais l'ancre n'accroche pas. Le fond semble être du sable, mais il est bien possible que des roches plates en soient recouvertes.
Nous préférons mettre notre Endurance à l'abri d'une plage plus au sud et contactons le port pour savoir si nous pouvons avoir une place le lendemain afin de visiter Naxos.
C'est sans trop y croire ! Les commentaires sur ce port le décrivent comme étant essentiellement tourné vers les gros yachts et les charters .
Finalement, le capitaine nous donne un espoir en nous demandant de la recontacter le lendemain.
Le samedi 18 mai, nous jetons l'ancre dans le mouillage près du port, qui cette fois n'est plus occupé que par 2 voiliers et attendons un appel de la capitainerie.
C'est là que nous réalisons notre second secours de la saison !
Les français qui occupent le voilier sur notre bâbord partent en annexe en ville. La météo consultée ce matin donne un vent de force 4 au maximum. Et comme c'est devenu une habitude, le vent s'emporte et finit par nous envoyer des rafales jusqu'à 30 noeuds. Pendant une de ces rafales, alors que nous surveillons notre ancre, le voilier français se place en travers du vent et part. C'est tellement rapide ! Notre annexe est attachée sur le pont et le paddle ne servira à rien. Je prends la corne de brume et fait le maximum de bruit pour faire sortir de leur catamaran le couple de canadiens sur notre tribord. Leur annexe est à l'eau et équipée d'un moteur. Ils comprennent tout de suite la situation, viennent chercher Christophe et filent vers le voilier qui a déjà parcourus 200 m.
Pendant que Christophe et nos voisins fouillent le voilier à la recherche de la clef pour démarrer le moteur, je tente de trouver par le réseau Navily les coordonnées des propriétaires auxquels j'envoie sans conviction un message.
Sur le voilier la situation est préoccupante : impossible de trouver comment démarrer le moteur. Heureusement l'ancre semble s'être raccrochée. Le canadien vient m'apporter un numéro de téléphone trouvé sur un document à bord. Je parvient à joindre le skipper du voilier "Tendrisse" qui revient au pas de course de sa promenade.
Entre temps, sur son bateau, le moyen de mettre en route le moteur a été trouvé derrière la porte d'une cabine à l'aide d'un coupe circuit. Il fallait y penser. L'ancre a pu être remontée et le voilier est en sécurité hors du trajet des ferries sur lequel il avait dérivé.
Conclusion de cette histoire : nous sommes encore plus vigilants quand nous vérifions la bonne prise de notre ancre, et nous laissons quand nous partons l'Endurance ouvert avec la clef de démarrage du moteur à poste et sur la table à carte notre numéro de téléphone.
A midi, à peine remis de cette aventure la Marina nous appelle pour nous annoncer qu'une place nous attend.
Nous allons pouvoir visiter Naxos l'esprit tranquille.
La porte du temple d'Apollon
Selon la légende Ariane, la fille du Roi Minos, aurait aidé Thésée à échapper au Minotaure en sortant du labyrinthe grâce à un fil qu'elle aurait tissé. Elle serait tombée amoureuse. du héro . Celui ci l'enleva et l'abandonna sur l'île de Naxos où Dionysos la trouva endormie. C'est ainsi que Dionysos épousa Ariane.
Nous louons une voiture pour faire un tour dans cette jolie île qu'est Naxos
APOLLONAS et son village de pêcheurs.
APIRANTHOS
HALKI, ancien chef lieu de l'île.
EGANS et son huile d'olive, élaborée seulement à partir d'olives vertes.
FILOTI , village situé sur les contreforts du mont Zeus ( 1400m)
Le paysage est exceptionnel. Nous n'avons pourtant pas le courage de monter au-delà de la grotte. Il est midi et le soleil cogne fort. De toute manière, la vue n'est pas terrible en raison d'une brume de chaleur très épaisse.
Les ruelles de Filoti
Il est temps pour nous de rejoindre les petites Cyclades, ce chapelet d'îles situé au sud de Naxos. Nous nous réjouissons par avance à l'idée de jeter l'ancre dans des mouillages sauvages.
La première escale est sur l'île de Iraklia. Nous nous posons à Alimnia où Christophe plonge sur l'épave d'un avion.
Nous souhaitions passer la nuit sur place, mais nos voisins bruyants et la perspective d'une nuit mal protégée de la mer nous incitent à quitter ce beau mouillage pour une île "dite" inhabitée, Kato koufonissi, à Detis Bay. Après une nuit dans cette belle baie, nous nous aventurons sur l'île voisine Koufounissi, à Pori beach bay, très photogénique avec ses eaux incroyablement claires. Il y a évidement plus de monde, nous nous retrouvons à 14 dans cette anse finalement assez petite. La météo nous annonce un nouveau coup de Meltem. Nous préférons retourner à Detis Bay, qui parait un mouillage mieux protégé de la mer. Nous y serons presque seuls.
KATO KOUFONISSI
KOUFONISSI
Nous quittons les îles Koufonissi après 8 jours par une superbe traversée sous grand voile, 1 ris et génois déployé au 3/4, pour atterrir à Amorgos, connue pour avoir été le lieu de tournage du film " Le Grand Bleu".
Pour nous, c'est un coup de coeur ! Amorgos est à notre avis la plus belle île des Cyclades.
Notre ancre est posée devant le quai de Katapola.
C'est à nouveau en scooter, que nous partons à la découverte d'Amorgos.
Notre scooter s'arrête à Asfodilitis.
Ce hameau presque désert, avec seulement 3 maisons habitées semble être hors du temps.
Hora , le chef lieu de l'île.
Il n'est pas possible de mettre les pieds à Amorgos sans rendre visite à Moni Hozoviotissa, ce monastère du XI ème siècle accroché à la falaise qui jouit d'une vue imprenable sur la Grande Bleue.
Le jeudi 30 mai, nous quittons Amorgos et les petites Cyclades pour remonter vers Mykonos où nous retrouverons bientôt nos amis Pipou et Roger.
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