Fin de notre 6ème saison - de Thessalonique vers Egine !
Le 16 août, nous quittons Thessalonique. Notre première escale nous amène tout naturellement au mouillage de Posidi que nous avions adoré à l'aller.
L'eau et le paysage y sont toujours aussi attrayants. Malheureusement la nuit va être terrible ! Pas de tempête, ni d'orage, pas même une houle désagréable, non rien de tout ça.
Juste une super fiesta sur la plage : la musique s'arrêtera à 6h30, heure à laquelle nous mettrons les voiles passablement fatigués !
Nous décidons d'aller nous reposer à Marathias beach, au Sud du Golfe de Kassandra. Nous y avons déjà séjourné et sommes sûrs d'y trouver le calme nécessaire à une nuit réparatrice.
Nous restons au mouillage en attendant que le vent soit favorable pour nous pousser vers l'île de Lemnos. Le second soir, nous avons la très agréable surprise de voir arriver le voilier Roxane de Corinne et Pierric rencontrés à Thessalonique. Nous passons une excellente soirée à leur bord et nous promettons de nous retrouver à Lemnos. De leur côté la navigation se fera de nuit , du nôtre qui sommes beaucoup plus lents, se sera un départ tôt le matin et une arrivée vers minuit. Ils nous précèdent.
Nous partons donc le 20 août pour une navigation qui s'annonce musclée et qui sera en définitive très agréable avec une moyenne de 10 noeuds de vent et une mer clémente.
Nous jetons l'ancre à minuit dans le port de Myrina sur l 'île de Lemnos, un peu en retrait des bateaux déjà au mouillage. Nous décidons d'attendre le ferry de 01h00, afin de vérifier que nous ne gênons pas la manoeuvre. 01h15, on se couche rassurés.
Au petit matin, nous sommes apostrophés par l'autorité portuaire qui nous somme de déplacer l'Endurance. En réalité, nous ne sommes pas sur l'aire de manoeuvre des ferries mais sur celle du bac que nous n'avions pas repéré.
Pierric et Corinne déjà au port, nous y attendent. Tout s'enchaine parfaitement quand deux voiliers quittent leurs places de port au moment où nous devons libérer le mouillage.
Il est 10h00 le 21 août, nous sommes bien calés, amarres à quai dans le port de Myrina. C'est avec bonheur que nous retrouvons nos nouveaux amis avec lesquels nous allons découvrir l'île de Lemnos.
Petit coup de coeur pour l'Assyrtiko, cépage typiquement grec
Rien de mieux que de partager
Nous espérons des nouvelles de Volos pour le démâtage de notre Endurance. Elles se font attendre et je commence à m'impatienter. Le temps va commencer à être compté : nous devons être à Egine le 12 septembre. Entre Volos et Egine, la navigation peut être compliquée si le temps de se met pas de notre côté, or le re-mâtage supposé être le 7 septembre laisse peu de place à l'improvisation.
En attendant, nous profitons de Lemnos et louons un scooter pour une plus ample exploration.
Site antique de Kavirio, Lemnos.
Moudros, deuxième plus gros village de Limnos
Panagia Kakaviotissa, l'église sans toit
Site archéologique de Poliochni
Ancien théâtre de Ifestia
Visite d'un vignoble familial perdu, mais pas au milieu des vignes. Ici, étonnamment, les plantations de vignes sont éparses. Les propriétés récupèrent le raisin auprès de divers producteurs, ce qui donne cette impression qu'il n'y a pas de vigne sur Lemnos.
Toutes les bonnes choses ont une fin. C'est à nouveau Eole qui décide pour nous. Eole ... et Cristos à Volos qui nous annonce ne pas pouvoir donner suite à notre demande démâtage, alors que nous avons signé son devis, lequel a bien été rédigé en connaissance de cause. Nous sommes évidemment très contrariés et particulièrement déçus par ce chantier qui nous semblait sérieux. Il semblerait qu'au dernier moment, notre intervention entrave les opérations prévues pour leur propre flotille.
Nous voilà bien ennuyés. Notre ami Jean Paul, qui nous avait conseillé le chantier Asprakis pour nos hivernages, nous rappelle que ce dernier est très réactif et peut être capable d'organiser un démâtage.
Et effectivement, le mail adressé à Panagiotis Asprakis reçoit une réponse instantannée : oui, il peut nous organiser un démâtage. Il a seulement besoin de faire le vide près de notre place pour y recevoir la grue.
Nous quittons Lemnos avec l'objectif de rallier Nea Epidavros pour préparer notre Endurance à l'hivernage ( déjà !) et nous tenir prêts à rejoindre le chantier dès que Panagiotis et Spiros seront prêts à nous recevoir.
Départ Lemnos, le 24 août .
Nous nous déroutons sur les Sporades et nous mettons à l'abri de l'île de Peristeria pour 2 nuits, le temps de laisser passer un coup de Meltem.
Nous avons une route Sud, et le Meltem nous pousse . Alors pourquoi s'arrêter ? Notre route nous positionne entre 170 et 180 degré du vent, avec une mer bien formée, mais pas complètement dans l'axe du bateau. Dans ce cas, c'est tangage assuré avec les risques d'empanner, les voiles qui battent... Pas terrible ! Le choix de s'arrêter est unanime.
C'est donc tranquillement que nous descendons vers note hivernage.
Après 2 escales sur l'île d'Eubée, nous nous rapprochons d'Egine où nous passons la nuit du 29 au 30 août.
Il y a un monde fou. Nous prenons la mesure de la chance que nous avons eu cet été en Macédoine. Ici, nous retrouvons les mouillages où les bateaux sont les uns sur les autres. Nous renonçons à nous poser à l'abri d'une baie bien connue que nous trouvons bien trop fréquentée, très au-delà du raisonnable. 1 mille et demi au Nord de cet abri, le long d'une plage oubliée du tourisme, dans 5 mètres de sable , nous jetons notre ancre, parfaitement abrités du vent d'Ouest. Nous sommes absolument seuls !
L'explication est que ce mouillage n'est pas référencé. Il s'agit juste d'un abri logique qui s'avère être bien sympathique.
Nous approchons d'Egine et du monde
L'Endurance traîne un peu pour rejoindre Nea Epidavros. Il n'a pas plus envie que nous de terminer cette magnifique saison. On tire des bords par ci, et puis par là, on fait le tour d'Egine ... Allez, il faut quand même y aller!
Le 30 août, notre ami Stefanos qui nous attendait, prend nos amarres et nous attend à la taverne de Christina pour discuter autour notre traditionnelle bière d'arrivée.
Pendant que nous prenions du bon temps, Stefanos a connu de gros soucis de santé. En calant le bateau en bois d'un ami, il s'est gravement blessé. Le bateau en question pèse 32 tonnes et n'est pas en très bon état, le bordé a quelques planches pourries ; c'est au travers d'une de ces planches que la bille de bois que Stefanos utilise pour le câlage passe au travers alors qu'il est dessous.
C'est un miracle qu'il soit en vie ! Cet accident date de 3 mois et il a encore bien du mal à marcher. Pêcheur de son état, notre ami ne peut plus travailler. Il a dépensé ses économies pour ses soins et plus rien de rentre dans la caisse. Heureusement, il existe une belle entraide autour de lui et il a de quoi manger. Christina lui offre même un billet d'avion pour lui permettre de retrouver sa femme et son jeune fils partis en Tunisie dans la famille de cette dernière.
Cet accident nous rappelle combien nous sommes chanceux de vivre dans un pays qui a mis en place des moyens d'aider les personnes qui se trouvent dans des situations similaires à celle de Stefanos.
Nous passons 9 jours au port de Nea Epidavros où nous nous sentons chez nous. Tout ce temps est mis à profit pour commencer à désarmer notre Endurance. Nous affalons et rangeons les voiles d'avant, commençons à traiter la rouille et à ranger le bateau.
Le 7 septembre, nous quittons le port. Panagiotis et Spiros nous attendent pour le lundi 9 septembre. Je ne veux pas quitter notre beau bateau et j'ai une terrible envie de mouillages aux eaux limpides. Nous jetons l'ancre pour la dernière fois devant la plage au Sud d'Epidaure où nous avons de jolis souvenirs de plongée " masque, tuba".
Nous allons être gâtés.
A peine sommes nous à l'eau, qu'une tortue passe sous le bateau dans 5 m de fond. Incroyable ! puis une seconde, nous n'en revenons pas.
Après les avoir filmées, nous allons nager près des rochers où, à nouveau, la chance nous sourit : des centaines de poissons, une murène, un bar, et sur le retour nous croisons de nouvelles tortues.
C'est exceptionnel, nous profitons de ces moments magiques comme des gamins.
Et voilà ! Lundi 9 septembre, l'Endurance sort de son milieu naturel .
Nous nous préparons au démâtage rendu nécessaire par la présence de corrosion en pieds de mât. Il est important de la traiter et de stopper le processus pour préserver notre mât.
Le 12 septembre, c'est la fête de la pistache à Egine. L''occasion évidement de manger des pistaches sous toutes leur formes mais aussi pour nous de sortir un peu du chantier et de participer aux festivités.
Nous avons pu goûter à une spécialité typiquement locale que nous n'avions pas encore testée. Elle n'est pas appréciée des touristes (selon les grecs) et quand j'ai passé ma commande, le serveur m'a fait répéter deux fois pour être bien sûr de mon choix et m'a lancé un regard étrange !
Il est vrai que la description de ce plat peut rebuter, mais le goût est exceptionnel.
Voilà de quoi est fait le Kokoretsi : il est composé des abats de l'agneau, à savoir, coeur, thymus, foie, rognons, ris, poumon qui sont préparés très en avance, passés à la broche puis entourés de crépine et enfin des intestins.
La vie sur le chantier est rendue un peu difficile par les travaux et des sanitaires pas toujours propres. Cette année, nous louons pour les 4 derniers jours un petit appartement à 3 km. Nous y invitons Claudine et Jean qui naviguent sur un Joshua et que nous retrouvons avec bonheur au chantier un an après notre première rencontre. Propriétaires d'un bateau acier, ils prennent la mesure du boulot que nous réalisons.
Le 18 septembre, nous fermons la porte de l'Endurance, enlevons l'échelle et lui donnons rendez vous pour avril 2025.
Ce dauphin nous a fait le plaisir d'un joli saut que Christophe a pu attraper au vol
A l'année prochaine
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