Juillet 2023 : On poursuit notre navigation . Athènes, îles Saroniques et Est du Péloponèse.
Le mois commence bien : je suis impatiente de recevoir nos amis Pipou et Roger. On astique l'Endurance, on range, on lessive. Il faut faire de la place dans la cabine tribord qui devient très vite notre "fourre tout" . Nous avons une certaine propension à nous étendre.
Le rendez vous est donné le 3 juillet à Athènes. Nous rejoignons à cette fin la Marina Alimos.
Il nous faut louvoyer entre d'énormes cargos au mouillage, nous en comptons une cinquantaine.
Ces navires attendent leur tour pour décharger ou à l'inverse se ravitailler au Port du Pirée.
Nous sommes impressionnés. Cela nous rappelle Gibraltar.
L'ENDURANCE attend sagement ses invités
Nos amis débarquent à 23h . Malgré l'heure tardive, on fête nos retrouvailles et chacun rejoint sa couchette pour cette première nuit à bord.
A mon grand soulagement, Pipou et Roger se sont très bien adaptés à l'exiguïté de leur cabine et surtout de leurs couchettes.
Notre première navigation nous amène au mouillage de Nisida sur l'île d' Egine. Nous jetons l'ancre dans une piscine !
Rien de mieux pour se mettre dans le bain !
Après cette mise en bouche, nous levons l'ancre pour Epidaure. Je vous entends dire " encore!". Et de vous répondre, que quand on aime on ne compte pas .
Nous n'avons qu'une toute petite semaine à partager avec nos amis . Nous avons été invcroyablement impressionnés par le site archéologique d'Epidaure, et l'idée de faire partager cette découverte nous a séduit. La sacro sainte météo a validé note choix sans appel.
La meilleure place pour parler aux dauphins
On surveille notre Endurance en sirotant un Mojito à Epidavros
Après 2 nuits passées à Epidaure où nous avons salué au passage Stefanos, notre mécano, nous partons pour POROS.
Le vent nous pousse et le bord de voile est très agréable.
Un dauphin vient nous saluer
Poros by night
Aprés Poros se sera une escale sur l'île d'Agistri et un retour sur Athènes, car 6 jours, ça passe vraiment trop vite !
Avant de rejoindre Athènes, nous marquons une pause pour un dernier bain en eaux cristallines sur le banc de sable de Nisis Metopi
L'arrivée sur Athènes est musclée. Le vent nous y amène en fanfare avec 20 noeuds de Nord Est. Le mouillage devant la Marina où nous projetons de passer la nuit est très inconfortable. Je vois bien que nos amis font contre mauvaise fortune, bon coeur... En parlant de coeur... il est au bord des lèvres pour certains.
La capitainerie, après un premier refus, finit par accepter de nous recevoir et nous entrons au port vers 20H30, aidés efficacement par deux marineros. Il faut dire que le vent ne s'est pas calmé et que rentrer à sa place avec 20 noeuds de vent travers n'est pas une mince affaire. Grâce à la dextérité des gars de la Marina, la manoeuvre s'est passée en douceur.
Le vol retour de nos amis est prévu vers 22h le lundi , ce qui nous offre l'opportunité de faire un tour dans Athènes.
Relève de la Garde devant le Parlement
Le marché, très étendu est vraiment à voir !
Après un au revoir à nos amis , nous quittons Athènes le 11 juillet pour poursuivre notre tour du Péloponèse .
Nous envisageons de rejoindre Egine, le vent décide de nous orienter plutôt vers le cap Sounio au Sud d'Athènes. Nous n'allons pas le contrarier !
14 juillet : le vent est favorable pour un départ vers 7h00 direction Poros. Vérifications d'usage ...C'est la tuile ! Eau de mer dans l'huile du moteur .
Nous en enlevons pas moins de 8 litres. Quelle déception !
J'avoue à Christophe, que lorsque j'ai vu qu'il restait de l'eau dans le panier du filtre à eau de mer, j'ai eu un mauvais pressentiment. En effet, j'ai pu faire le constat à chaque fois que nous avons connu ce problème devenu réccurent. Les deux mécaniciens qui nous ont dépannés m'ont assuré ne voir aucun lien de cause à effet..
Et bien, je suis pour ma part convaincue, qu'il y a forcément un lien. A nous de trouver lequel.
Il est 7h00 du matin, dans un mouillage sauvage où il n'y a aucun commerce, nous avons vidangé notre huile, et n'avons que 2 litres en réserve !
Nous avions bien pensé en racheter de façon à en avoir d'avance, mais c'est passé à la trappe.
Sans doute que quatre vidanges consécutives et l'assurance d'avoir enfin réglé notre problème nous ont rendus imprudents.
Il n'y a pas de temps à perdre : l'annexe est mise à l'eau et nous partons dans le mouillage en quête d'un lève tôt qui pourra nous dépanner.
La chance nous sourit au second catamaran. Son skipper nous donne un bidon de 4 l, pour lequel il refuse tout dédommagement.
Cette nouvelle panne nous convaint de contacter le chantier où nous avons réservé pour notre hivernage. Il se trouve à 30 milles sur l'île de Egine. Par chance, Panagiotis, le propriétaire, nous répond tout de suite et nous assure de son soutient. Il nous attend dans l'après-midi pour sortir l'Endurance à sec, et prévient Spyros, le mécanicien qui oeuvre sur son chantier.
Au moment de démarrer, le moteur ne veut rien entendre et notre batterie fond !
Plus de batterie moteur ! Je rappelle Panagiotis du chantier Astrakis pour le tenir informé de notre mésaventure. Il nous conseille de trouver quelqu'un qui puisse nous aider, un dépannage nous coûterait une fortune. Nous n'avons en définitive seulement besoin d'être tractés hors du mouillage.. les voiles se chargeront de nous propulser comme à leur habitude.
C'est là que Chrsitophe a l'idée de démarrer sur les batteries de servitude. Je croise les doigts. Après avoir amorcé le moteur à la main, on tourne la clef . Ouf, ça démarre !
C'est heureux, car si nous avions dû compter sur le vent, nous aurions tirer des bords avec un vent de seulement 4 à 8 noeuds ... Autant dire que Panagiotis avait le temps de passer une bonne nuit.
A 16h00, nous rentrons dans la darse pour sortir l'Endurance . Et comme il est dit que cette journée se veut contrariante... à voir la tête du responsable du chantier, on comprend qu'il y a un problème. On en avait l'intuition en regardant le travel lift, bien petit !
Panagiotis ne peut pas sortir l'Endurance, non pas en raison de son poids, mais à cause de ses deux mâts. Pour mettre à sec notre voilier il va falloir détacher les étais, or actuellement ils sont pourvus du génois et de la trinquette . De plus, nous sommes entrés dans la darse en marche arrière comme nous l'a demandé Panagiotis, alors qu'il aurait fallu que nous nous présentions par l'étrave.
Quoiqu'il en soit, le moteur a été coupé et il est exclu d'utiliser à nouveau les batteries de servitude. Nous restons à l'eau dans la darse et aviserons après l'avis du mécanicien que nous attendons avec impatience .
Après une journée bien chargée, il ne nous rejoindra qu'à 20h00.
Nous sommes en pleine canicule, il fait 39 degré dans le bateau, la chaleur est suffocante. Je passe mon temps à sauter dans l'eau devant la darse pour me rafraichir. Christophe, de son côté est stoïque, mais je connais bien c'est air sur son visage : il déprime !
Je me montre optimiste pour ne pas encourager ce moment de ras le bol.
Quand Spyros monte à bord, nous lui exposons notre problème et les actions déjà entreprises. Il est, à l'instar de ses confrères, sceptique et surpris. Persuadée de me faire encore moucher, mais obstinée, je lui parle de l'eau dans le filtre à eau de mer, en m'excusant par avance de sans doute dire une idiotie.
Bingo ! Il me regarde et me dit que pour lui ça a du sens !
Dans la foulée, il démonte l'anti syphon et trouve le clapet anti retour cassé.
Son diagnostic est qu'en plus du reste déjà réparé, notre anti syphon ne fonctionne plus correctement. Il trouve par ailleurs qu'il est placé trop bas et décide de revenir le lendemain en première heure avec une nouvelle batterie et une pièce neuve qu'il montera plus haut que la précédente.
Le 15 juillet, 11h00, nous voilà repartis ! Spyros a été d'une efficacite incroyable. Nous remercions au passage notre ami Jean Paul de nous avoir conseillé le chantier Astrakis et Spyros.
Cette fois, nous partons direction le tour du Péloponèse.
Premier arrêt pour la nuit à Poros, que nous commençons à bien connaître. Nous y restons jusqu'au 18 juillet : c'est un abri sûr en cas de coup de vent du Nord
Le 17 juillet, quand le soleil se couche, le vent nous amène un nuage chaud de couleur brune aux odeurs de bois brûlé.
Nous interrogeons les informations locales et apprenons que les pompiers se battent contre le feu à Loutraki (près deCorinthe) et Athènes.
Au matin, le bateau est couvert de cendre. Nous partons pour Ermioni.
La navigation est un pur bonheur : à 120° du vent, 15 noeuds fraichissant 28 noeuds. On vole !
Ermioni est un petit port très prisé des touristes et donc des bateaux de location. Nous nous retrouvons vite avec des voisins bien trop près, qui jettent leur ancre en prennant bien soin de ne pas croiser notre regard. A peine arrivés, aussitôt dans l'annexe pour la soirée à terre... Vous les reconnaîtrez.
Ermioni est aussi sous les cendres des incendies du Péloponèse.
Au petit matin, quand je sors faire un tour d'horizon, je retrouve sans surprise notre aimable voisin et son gros cata à environ 10m derrière nous. Autant dire que s'il souhaite partir avant nous il va avoir un petit souci ! Nous sommes au dessus de sa chaîne.
Etrangement, ce matin, le skipper nous voit. Il ne voit que nous d'ailleurs, cherchant à croiser notre regard. Je fais un peu ma mauvaise tête... Bon pas longtemps ... au fond je suis plutôt arrangeante. Je lui fais signe qu'on l'a vu. Il profite que le vent nous oriente un peu différement pour mettre en marche et lever l'ancre. De notre côté, le moteur est mis pour parer à la nécessité de bouger. Il nous remercie et s'en va .
Je ne suis pas sûre qu'il ne remettra pas la même chose ce soir dans un nouveau mouillage !
En route pour l'île de DOKOS, petit saut de puce de 5 milles, qui nous dépose dans un mouillage de rêve, seuls ! presque seuls.. Quelques biquettes habitent sur place.
Après l'île de Dokos, nous avons envie de voir celle de Spetses, qui est très touristique et promet un mouillage moins sauvage. Enfin, si l'on condidère que les chêvres sont plus sauvages que les pilotes de jetski, et autres engins bruyants qui traversent les mouillages comme des fous au mépris de toute prudence.
Aujourd'hui 22 juillet, nous partons pour 15 milles de navigation au près, un pur délice avec 13 à 15 noeuds de vent, une vitesse de 6 noeuds. Nous sommes presque déçus d'être déjà arrivés en baie de Poulithra 37°06.604' N 22°55.432' E.
A peine à l'ancre, nous ressentons la chaleur. Aujourd'hui il fait 44° à l'ombre, dans le bateau nous avons 39°. Je n'ai pas le souvenir d'avoir passé autant de temps dans l'eau que cette journée là.
Nous alternons entre sites touristiques et pauses sauvages. Nous quittons notre hâvre de paix pour Monemvasia. Nous savons que nous allons rencontrer du monde, aussi nous commençons par une escale d'une nuit à 3 milles du site dans une petite crique où à notre surprise nous sommes seuls.
C'est là, à Ormos Est, que nous tombons nez à nez avec une tortue au moment où nous allons vérifier notre ancre.
Un moment magique !
Celle-ci est bien vivante, mais nous voyons sur sa carapace une vilaine blessure due très certainement à une hélice.
Dans ce coin du Péloponèse, les tortues caouanes sont protégées. Elles viennent pondre sur les plages. Mais il est difficile pour les associations de protéger les petites tortues quand en juillet à l'éclosion de leurs oeufs elles tentent de rejoindre la mer. Les plages sont aussi occupées par les parasols des baigneurs.
MONEMVASIA
Un bon vent d'Est, Nord Est, nous invite à naviguer vers l'île de Cythere.
Cette île paradisiaque se trouve hors du tourisme de masse. Elle est connue pour ses eaux limpides, mais aussi pour être l'île d'Aphrodite. Elle y serait née sortant d'un oeuf ( rocher proche de Cythère).
CYTHERE
En route pour Kapsali, plus au Sud
Nous arrivons à Kapsali le 29 juillet et décidons d'y rester 2 nuits au mouillage et une sur le quai afin de faire nos pleins d'eau et de gasoil. Ici, il faut téléphoner à la station service la plus proche, laquelle se déplacet avec un camion jusque devant le bateau.
Le quai est gratuit. Pour obtenir de l'eau et de l'électricité, il suffit d'acheter une carte à l'épicerie du village et de SE connecter à la seule borne qui fonctionne.
Nous avons très envie de visiter Chora, la ville qui surplombe Kapsali. Il faut du courage sous le soleil ! On a fini par essayer le stop. C'était finalement une bonne idée, nous n'avons pas attendu. La première voiture s'est arrétée. Forcément, on devait faire pitié en plein soleil, sacs à dos, sans chapeau !!
De vrais touristes !!!
Plage au fond du canyon.
Juillet s'achève déjà. Nous n'avons pas vu passé le mois.
Il est temps pour nous de poursuivre notre route. Nous avons opté pour le Peloponèse dans le but d'éviter les mouillages surpeuplés du mois d'Août. L'avenir proche nous dira si ce choix est pertinent.
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 74 autres membres