Saison 5 . Septembre 2023 Athènes et golfe saronique.
1er septembre : nous fêtons les 10 000 milles parcourus avec notre Endurance. Le capitaine en second n'en revient toujours pas ! Si on lui avait dit, il y a vingt ans qu'il allait parcourir 18 520 km sur l'eau !
Septembre démarre comme Août s'achève : prévisions météo fantasques, coups de vent...
Nous sommes un peu las de devoir chercher des abris, qui finalement n'en sont pas vraiment, de s'user les yeux sur la météo plusieurs fois par jour, ainsi que sur les cartes pour décider des mouillages à privilégier. Lassés aussi sans doute, de tous ces abris où nous sommes si nombreux, avec bien trop souvent des voisins dont le civisme semble avoir été emporté par le Meltem.
Nous décidons de rejoindre Galatas pour s'approvisionner en bois ; le "Géo Trouvetout" du bord a des projets.
La navigation est fatigante : le vent ne cesse de changer d'orientation passant de l'ouest à l'est , pour finir sud 14 noeuds ce qui nous permet enfin de naviguer au petit largue et de passer les vagues qui nous secouent depuis 3h00 .
A Galatas, pas de bois pour nous ! Le menuisier est débordé et ne peut pas nous fournir.
Nous devons récupérer notre ami Fabien à Athènes le samedi 9 septembre. La météo n'est vraiment pas terrible : beaucoup de vent et de pluie sont annoncés. Néa Epidavros nous ouvre ses bras. Nous commençons à nous y sentir en famille.
Stefanos est sur le quai pour prendre nos amarres et nous souhaiter la bienvenue.
Nous avons été bien inspirés de nous mettre à l'abri. D'autres voiliers affluent et le petit port finit par afficher complet.
Après avoir consulté les prévisons météo, nous optons à l'unanimité pour rester à Nea Epidavros 9 jours.
9 jours, pour se reposer des dernières navigations, 9 jours sans chercher où poser son ancre en jonglant avec la météo, quel plaisir!
La marina Alimos d'Athènes nous refuse la place pour le samedi 9 septembre. Nous irons chercher Fabien en voiture. C'est finalement une bonne idée car nous avons des achats à réaliser sur Athènes.
Christophe part avec Stefanos acheter le bois dont il a besoin pour réparer la delphinière et la plateforme arrière. Nous commençons à penser à notre hivernage, ainsi qu' à tous les travaux à effectuer avant de quitter le bord.
La tempête Daniel qui se formait au Sud de la Grèce s'est transformée en Medicane créant une catastrophe en Lybie, où un tsunami est à l'origine de plus de 4000 morts et 10000 disparus. Les catastrophes se multiplient.
Sur la Grèce, des pluies diluviennes s'abattent. Nous passons la nuit du mardi 5 septembre sous les flashs des éclairs. C'est la première fois que nous assistons à un tel orage. Les éclairs illuminent la cabine de 23h à 5h du matin sans discontinuer, comme un feu d'artifice qui ne s'arrêterait jamais .
Au matin, le paysage est désolant : les terrasses des tavernes n'existent plus, emportées par l'eau, la route qui longe la plage s'est en partie effondrée, des petites embarcations sont retournées...
Côté voiliers, nous avons eu de la chance. Il n'y a eu aucun dommage.
Route effondrée
Les jours passent et nous rapprochent de l'atterissage de Fabien. Les prévisions météo, toujours elles, annoncent beaucoup de vent : du 6 à 8 beaufort. Pas terrible pour se promener avec un ami qui n'est pas amariné. On décide de conserver la voiture un jour de plus et de ne quitter Nea Epidavros qu'une fois le vent, et la mer un peu calmés.
Le 9 septembre, notre journée à Athènes se partage entre shopping avant carénage et déambulation dans le quartier de la Plaka. On y trouve des tissus pour réaliser les protections des capots Goyot, un sac à voile, et un pare soleil.
Nous cueillons Fabien à l'aéroport à 23h et regagnons le bord après 1h40 de voiture.
Le dimanche 10, ça souffle ! On part pour le grand thêatre d'Epidaure, que nous voulons faire visiter à Fabien. C'est pour nous la 3ème visite, mais on ne se lasse pas.
Le lendemain, la mer et le vent se liguent pour nous dissuader de partir. Nous sommes maintenant à Nea Epidavros depuis 11 jours, nos voisins anglais et hollandais également. Nous attendons tous mardi pour partir.
Mardi 12, départ, enfin !
Le vent du Nord Est 10 noeuds au départ, passe Nord Ouest 13 noeuds. Nous naviguons travers puis grand largue pour le plus grand bonheur de l'Endurance et de Christophe.
1ere escale avant de rejoindre les premières Cyclades : Poros !
Mercredi 13 départ 7h45 pour Khea. Nous devions y être portés par un vent de travers 10/12 noeuds.
Nous partons sous spi tranquillement.
Le spi restera à poste seulement 40 minutes, le vent passant de 6 noeuds à 16. On le remplace par le génois.
Le vent passe progressivement du Nord Ouest au Nord Est. La mer se forme, les vagues finissent par atteindre de belles dimensions, certaines plus de 1.50 m et nous nous retrouvons au près. La mer et le vent rendent inconfortable une navigation au prés, nous obliquons donc vers l'île de Kythnos pour rester bon plein. Nous y arrivons après 7 heures de navigation un peu musclée, du vent à 24 noeuds et le génois arrisé.
Fabien est heureux, même pas le mal de mer ! Plus on gîte, plus il est content !
Le mouillage choisi est complet, avec des voiliers les uns sur les autres. S'y faire une place serait stupide et dangereux avec les rafales qui nous accueillent..
Nous allons un peu plus loin, où seuls 2 voiliers profitent d'une jolie plage et d'une très beau paysage. Nous sommes très vite rejoints et passons de 3 à 14 en un rien de temps. Le mouillage de Apokteiosi sur l’île de Kythnos est vaste, cependant, nous avons pris l'option de ne pas nous coller aux voiliers déjà présents.Bonne décision ! les nouveaux arrivants ont l'air de vouloir tous se mettre sur la plage . C'est un spectacle amusant, mais malgré tout affligeant.
Ha ! serais je en train de perdre patience, atteinte du " Syndrôme du mois d'Août"!
Le 14 septembre, le programme change encore, pour toujours les mêmes raisons : la météo !
Le Meltem a décidé de s'inviter à la fête avec ses 40 à 50 noeuds en rafales. Pour les baignades, le snorkeling et le paddle, c'est pas terrible. Nous repartons vers le continent et revenons au Cap Sounio où nous avions eu notre dernier incident avec le moteur. Nous allons pouvoir grimper jusqu'au temple de Poseidon que nous n'avions pas pu visiter la dernière fois.
Nous jetons l'ancre sous le temple. Christophe relâche un peu de chaîne, quand soudain, le guindeau ne répond plus.
Voilà autre chose !
Démontage du guindeau
Fabien et Christophe démontent le guindeau , mais se trouvent vite coincés par une pièce bien trop oxydée pour être dévissée. Zut ! la perspective de hisser à la main les 50 m de chaîne de 12 mm et l'ancre de 45 kg n'enchante pas vraiment l'équipage.
Nous n'avons pas le choix, alors nous allons profiter du mouillage et demain, il fera jour .
Et bien voilà, il fait jour et il faut bien partir. J'ai trouvé deux escales avant notre retour sur Athènes qui nous permettront de poser notre ancre à moins de 6 mètres de fond. Ça nous assure la possibilité de plonger si il y a un souci, mais surtout de ne pas larguer trop de chaîne à remonter à la main.
Christophe et Fabien s'en tirent plutôt bien avec nos 50 mètres à récupérer et nous filons sur l'île d'Egine rejoindre Nisida, très joli mouillage au Nord Est de l'île où nous sommes assurés d'avoir peu de fond et une eau cristalline.
A 3 milles de l’arrivée, nous voyons aux jumelles que notre abri est blindé de voiliers en flotilles. Ils sont à couple. On en compte bien une trentaine. C'est inouï quand on connait l'espace réduit de ce mouillage.
Au fur et à mesure que nous avançons, les voiliers semblent se détacher les uns des autres et prendre le chemin d'Athènes. On ne boude pas notre joie.
Quand nous arrivons, il ne reste plus que 3 voiliers et nous finirons absolument seuls .
Génial.
Apéro prévu devant la petite chapelle de l'îlot de Nisida pour regarder le coucher de soleil.
Après une nuit bien calme, nous partons pour notre avant dernière escale : la baie de Peristeria. Elle se situe près du Pirée , et malgré la proximité des supertankers et autres imposants navires , elle nous offre un endroit superbe où nous allons faire une de nos meilleures plongées en snorkeling.
Le 17 septembre, nous voilà de retour à Athènes. Nous y arrivons suffisament tôt pour faire un tour dans le vieux quartier de la Plaka avec Fabien et déguster les meilleurs Gyros d'Athènes.
Le lundi 18, Fabien nous quitte pour rejoindre Le Teich. Nous restons un jour de plus pour notre rendez vous avec Alex Marine, spécialiste Lofrans, qui doit démonter notre guindeau et voir ce qu'il est possible de faire.
Le diagnostic est sans appel, et sans surprise ! Notre guindeau a 30 ans et n’est plus fabriqué depuis 1990. Il faut se rendre à l’évidence : il est fini et nous devons repartir sur un modèle neuf .
Alex Marine se propose d’intervenir vendredi , soit seulement 3 jours d’attente. Nous sommes chanceux.
C’est sans compter la Marina qui nous met à la porte . Alimos Marina qui s’autoproclame la plus grande Marina des Balkans, est aussi et surtout celle des compagnies de charter qui rapatrient leurs bateaux tous les week-ends pour les changements de locataires. Le traffic est tel, que le personnel n’est pas suffisant pour gérer en plus les mouvements de plaisanciers supplémentaires.
Nos demandes auprès des autres ports d’Athènes sont infructueuses. Il nous faut décaler l’intervention d’Alex Marine à lundi et trouver un abri d’ici là.
Il faut savoir que sans guindeau, nous n’avons aucune possibilité de jeter l’ancre. D’autre part, une des particularités de la Grèce est que la grande majorité de ses ports n’est pas équipée en pendilles et nécessite que nous mettions notre ancre pour maintenir la proue. Donc les choix dans un rayon raisonnable sont restreints. Et devinez où nous atterrissons avec l’aide de Stefanos ?
A Nea Epidavros qui va finir par devenir notre seconde maison !
Nous prévenons Stefanos de notre arrivée car le port est minuscule et nous ne pouvons pas nous passer de pendilles. Nous sommes bien inspirés, car quand nous arrivons il n’y a plus qu’une place que notre ami nous garde.
Les 3 jours qui nous séparent de notre retour à Alimos Marina sont bien remplis : menuiserie pour Christophe qui reprend la delphiniere et couture pour moi . Je confectionne des protections d’hiver pour nos capots.
Dimanche 24 nous quittons Nea Epidavros pour Athènes. Nous commençons à bien connaître le plan d’eau.
Nous avions envisagé de terminer notre saison début octobre et de profiter de quelques escales dans les Cyclades avant la mise au sec de l’Endurance. La panne de guindeau a eu raison de nos projets et surtout de notre envie de poursuivre la navigation. Nous avons commencé nos travaux d’hivernage et avons déjà la tête au retour. Un coup de fil au Boatyard Asprakis, et nous prévoyons une sortie de l’eau le vendredi 29 septembre.
La météo, toujours elle, se mêle encore de bousculer nos plans.
Je constate que le 29, nous avons un vent du Nord de 10 à 17 noeuds, avec des vagues de environ 50 cm de Nord. Or la darse dans laquelle nous devons nous glisser est complètement exposée au Nord . Le travellift du chantier ne nous permet pas de sortir notre Endurance sans démonter au préalable les deux étais . Il est exclu de prendre des risques avec la stabilité du mat. La mise à sec de l’Endurance est avancée à jeudi 28 .
Allez, maintenant, au boulot !
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