Corse : île de beauté - juin 2021
Nous avons été subjugués par les fonds magnifiques qu'offrent la Sardaigne et l'archipel des îles de la Maddalena. La Corse peut être fière de supporter haut la main la comparaison. Cette île de tempérament n'a rien à envier à sa voisine sarde, et n'a pas usurpé sa qualification "d'île de beauté".
Nous avions déjà parcouru le sud, l'année dernière : les îles Lavezzi, Bonifacio. Cette année, j'ai bien l'intention de faire découvrir à Christophe davantage de la Corse.
C'est au moteur que nous rallions la plage de Santa Giulia près de Porto Vecchio pour notre pemière escale corse. Il y a heureusement seulement 16 milles à parcourir : la navigation au moteur n'est pas celle que nous préférons, mais absence de vent oblige ! Le souvenir que nous a laissé ce mouillage l'année dernière nous pousse à y retourner. Le cadre est toujours aussi joli, cependant nous devons partir pour Porto Vecchio : les placards sont vides, il nous faut faire tourner au moins deux machines de linge et la peinture de la coque nous attend.
Le programme est chargé et rien de tout cela ne sera fait. 30 noeuds de vent et de la pluie ont eu raison de notre envie d'aller à terre, et c'est au mouillage que nous avons attendu le lendemain pour fuir cet endroit où les engins motorisés de toutes sortes nous frôlent à toute vitesse (alors que nous sommes au mouillage devant le port), avec un total irrespect des règles de sécurité. Nous ne parlerons même pas de celles concernant la courtoisie ... la quoi ?!
On quitte Porto Vecchio sous la grisaille
C'est décidé, nous irons à Bonifacio, que nous avons tellement aimée l'année dernière. Mais au passage, on s'accorde une halte à la Rondinara, réputée pour être une escale de choix.
C'est avec toujours le même plaisir que nous retrouvons Bonifacio. Nous ne nous lassons pas d'admirer sa citadelle et la vue imprenable qu'elle nous offre sur les Bouches de Bonifacio, et qui s'étend au-delà des îles Lavezzi vers les côtes de Sardaigne.
Le vendredi 11 juin, nous repartons à la découverte de la côte corse. Prochain mouillage : Roccapina.
Nous y arrivons rattrapés par notre voisin de ponton, avec un vent de 22 noeuds. Il y a déjà du monde et nous laissons l'autre équipage jeter son ancre avant de nous trouver une place. Le vent ne nous aide pas, et il me semble que notre Endurance est un peu trop près de ses voisins. Nous en aurons la preuve en fin d'après midi, quand, pare battage en main nous essaierons de nous éviter en papautant gentillement, les voiliers étant cul à cul. Oui cela parait étrange, mais Roccapina est réputée pour placer les bateaux au mouillage dans tous les sens. Même si nos échanges sur la pluie, le beau temps et la vie des chiens à bord ont été tout à fait courtois, il m'a paru évident que nous devions partir pour permettre à chaque équipage de passer une bonne nuit.
L'ennui est que la place est limitée. Il y a bien de l'autre côté des hauts fonds un espace vierge sur un beau fond de sable ... Après consultation des cartes, je pense jouable de jeter l'ancre de l'autre côté du mouillage. On ne se laisse pas dissuader par le fait qu'il n'y a personne, et on y va. Nous avons été bien inspirés : il y a suffisament de place pour notre Endurance entre les rochers. En jetant l'ancre bien au milieu, notre rayon d'évitement ne nous met pas en danger. Par contre, nous occupons toute la place. Nous allons restés seuls et tellement bien, alors que les bateaux s'entassent de l'autre côté, que nous n'avons plus envie de partir. Au bout de 3 jours parfaitement tranquilles, nous devrons nous résoudre à poursuivre notre route : il y a tant à voir !
Le Lion de Roccapina
On a bien profité de cette magnifique crique. On a même pu réaliser les travaux sur la coque. Il ne reste plus qu'à peindre. Ce sera au prochain mouillage.
Arrivée à Campomoro le lundi 14 juin. Le paysage est différent, mais toujours aussi beau. C'est une constante en Corse : l'île a de multiples visages qui sont tous aussi intéressants les uns que les autres.
Le premier soir, alors que je me promène en paddle, Christophe crie que des dauphins sont dans la zone de baignade. Je rame aussi vite que possible pour les retrouver. Sur place, je réalise que je n'ai pas d'appareil photo. Tant pis, ce ne sera que pour moi ! Il y a un groupe de 5 à 6 grands dauphins, qui en réalité sont côté plage, mais surtout ont sauté ( très majestueusement) les limites d'une ferme aquacole. Ils sont tellement proches, qu'à un moment j'aurais pu en toucher un en tendant la bras. Mais là, j'ai un peu flippé : et si ils avaient une furieuse envie de se marrer en retournant mon paddle ?! Bon ok, vous me trouvez ridicule ; mais j'ai vraiment eu un instant de doute.
Ces dauphins étaient en train de se faire un festin. Un habitué de Campomoro nous a expliqué plus tard que cela arrive assez régulièrement. Ils ont une tactique pour ménager un trou dans le filet et effrayer les poissons qui s'enfuient par l'espace ménagé. Ils travaillent en équipe et dans la bonne humeur !
Ils sont restés tellement longtemps que j'ai eu le temps de retourner au bateau pour prendre un appareil photo.
Baie de Campomoro
A Campomoro, nous finirons de peindre nos oeuvres mortes, et dans l'élan je me mettrais à la couture.
- "Attention Maman, ces images peuvent te choquer ! Oui, ta fille est bien devant une machine à coudre !"
Notre tour de Corse continue par un petit tour à Propriano, où à nouveau, nous nous retrouvons seuls au mouillage, puis ce sera la Anse de Cacalu, à l'entrée de la Baie d'Ajaccio.
Nous atterrissons à Ajaccio après une traversée du Golfe avec des pointes de vitesse à 8 noeuds : c'est génial ! On jette notre ancre devant le Port Charles Ornano. Il y a un mouillage vraiment pratique devant un ancien quai qui nous permet de débarquer en 3 coups de rames, et d'être en centre ville.
C'est là que nous attendrons Pierrig, le cousin de Christophe et sa femme Flora qui doivent nous rejoindre pour un petit tour de voile avec leurs enfants Célian et Amael. Christophe est ravi de revoir son cousin après 30 ans ...
Des retrouvailles au mouillage faute de temps clément
La météo a décidé de ne pas être avec nous pour la venue des cousins. Pluie, grisaille et poussière rouge (Sirocco ) ne nous ont pas empéchés de passer une excellente journée et de bien manger : Flora nous avait préparé un pique nique corse très copieux !
Nous prévoyons de nous revoir le week end suivant qui s'annonce plus sympathique sur le plan météo. Nous serons avec Isabelle, la soeur de Christophe qui arrive mercredi pour une semaine.
En attendant, nous partons pour Portigliolo, histoire de s'éloigner un temps des bruits de la ville.
Mercredi 23 juin, Isabelle débarque à Ajaccio et nous fait le plaisir de nous rejoindre. Elle quitte les températures bretonnes pour les 30 degrés corses : choc thermique assuré ! En réalité c'est au retour que le choc sera le plus important. Mais elle ne le sait pas encore.
Première étape "obligatoire" : les Sanguinaires ! Le vent et les vagues nous chahutent un peu, il y a beaucoup trop de bateaux au m² à se disputer une petite tâche de sable ( car c'est dans le sable qu'il est de bon ton de jeter l'ancre). On finit par se déplacer d' un demi mille, pour se retrouver tranquilles à la pointe de la Parata et jouir d'une bien plus belle vue sur ces fameuses îles .
Coucher de soleil aux Sanguinaires
La mer est agitée suite à un coup de Mistral sur le continent, cela nous oblige à chercher un abri d'ouest. C'est vers Sagone, puis Cargèse que nous nous tournons. L'eau est toujours aussi limpide nous invitant à la baignade. Christophe a trouvé en Isabelle une partenaire pour ses plongées en snorkeling, et un pêcheur redoutable !
une eau à 30° attire les méduses
Christophe et Isabelle trouvent ce qui ressemble à un vieux canon de navire
Dimanche 27 juin, Flora et Pierrig nous retrouvent sur la plage de Menasina, près de Cargèse, que nous quittons pour la Baie de Peru où une journée de baignades nous attend.
Le 28 juin : Retour sur Ajaccio pour permettre à Isabelle de rentrer en Bretagne. J'entends la pompe de cale se mettre en marche. L'ennui est qu'elle ne s'arrête pas. Je vérifie le presse étoupe : pas d'eau ! La décision est prise d'arrêter la pompe que nous pensons encrassée.
5 minutes se sont écoulées et j'ai un doute. Je soulève le plancher au*dessus du puisard pour vérifier que tout va bien. Je suis sidérée : il est presque plein. Vite, on rebranche la pompe. L'eau est salée. Pas de panique.
On jette l'ancre à Portigliolo pour rechercher la fuite. Elle sera vite trouvée : c'est la pompe à eau de mer de la cuisine qui fuit, et d'autant plus quand nous avons de la gîte côté babord et de la vitesse . Nous fermons la vanne et ajoutons à notre liste "des choses à faire" le changement de la pompe.
Isabelle part demain ! Elle reviendra
Nous restons une journée au mouillage à Ajaccio après le départ d'Isabelle pour changer la pompe d'eau de mer.
Cette journée va se transformer en trois jours suite à une rencontre incroyable.
Nous voyons arriver une annexe d' un voilier voisin au mouillage. Son propriétaire nous interpelle pour nous assurer qu'il ne nous dérangera pas longtemps. Christophe m'interroge : qui ça peut bien être ? Au même moment, je me souviens de Daniel Grammatica, l'ancien propriétaire de l'Endurance, qui l'a reconnu dès que nous avons jeté l'ancre. C'est avec un très grand plaisir que nous nous sommes revus, et que nous avons partagé deux soirées pendant lesquelles l'Endurance a eu la part belle.
Cette retrouvaille improbable illustre parfaitement un des aspects que nous aimons dans le choix de vie que nous avons fait. Le hasard place sur notre route des personnes que l'on retrouve de manière inattendue et d'autres que l'on aurait jamais rencontrées dans notre cercle relationnel, nous ouvrant ainsi à de nouveaux horizons.
Ainsi que nous clôturons ce mois de juin par la rencontre avec Daniel, comme nous avions achevé le précédent article sur celle avec Fréréric, Isabelle et leurs amis.
Ajaccio
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