Mai 2022 . Au revoir la Sicile .
Nous quittons le port de Marina Di Ragusa pour reprendre notre tour de Sicile là où nous l'avions laissé en octobre. L'idée est de rejoindre Trapani pour embarquer Anne-Marie et Eric qui nous font le plaisir de passer quelques jours à bord.
C'est le départ !
Le hic est que nous n'avons pas de vent ... Et quand il y en a, il nous fait face ( soit vent debout). Nous espérions naviguer de Marina di Ragusa à Trapani d'une seule traite, mais ça n'a pas été le cas. Nous avons la volonté de limiter l'usage du moteur. Pour y parvenir, des escales s'imposent et nous misons sur les erreurs de la météo et surtout sur des phénomènes côtiers imprévisibles qui nous permettraient d'avancer à la voile .
Notre premère escale est Licata, après 36 milles en 10h dont 7h00 au moteur, nous jetons l 'ancre devant le port.. Le lendemain, à 7h00, nous appareillons pour Porto Palo avec l' espoir de voguer sous voiles . La météo est optimiste ! Mais, mais ,mais.. comme bien souvent , elle se trompe et nous utilisons notre moteur 11h sur 12h de navigation. C'est vraiment rageant ! Et même pas une petite touche pour se consoler , on ne pêche rien de mangeable . Seuls quelques sacs plastiques se prennent dans notre ligne.
Départ le lendemain pour Trapani . Et devinez quoi ? ce sera au moteur !
A 18h00, le 11 mai, notre Endurance se pose devant la Marina Vento di Mare de Trapani. Nous passons une nuit paisible au mouillage.
Le lendemain, il est prévu de se rendre à la Marina Arturo Stabile afin de nous préparer à accueillir Anne Marie et Eric.
Un coup de chance : ils rendent leur voiture de location juste devant la Marina.
Nous profitons d'être au port pour visiter Trapani et son fameux marché aux poissons d'où nous ramenons des crevettes magnifiques et des encornets bien frais à faire à la plancha au mouillage du soir prévu à Favignana.
Favignana fait partie de l'archipel des îles Egades. Nous nous y rendons d'un seul bord avec un vent de 13 noeuds, au largue . Enfin, l'Endurance est sous voiles !
L'ancre se pose à Lido Burrone. Nous retrouvons Fenimore et son équipage, Anne et Gilles à qui nous avions dit au revoir à Marina Di Ragusa quelques jours plus tôt.
On partage le butin ramené du marché aux poissons : à six sur l'Endurance, nous passons une soirée bien sympathique autour de la plancha.
Le lendemain soir , nous migrons à bord de Fenimore pour la revanche et un nouvel adieu. Nos routes ne devraient pas se croiser de sitôt; nos programmes étant bien différents.
Pour Anne-Marie et Eric, ces deux premières journées se sont passées au rythme des mouillages : natation pour Anne-Marie, paddle pour Eric, aviron pour Christophe (le moteur de l'annexe rechigne à reprendre du service), drone pour moi... promenade sur l'île de Favignana et visite de son port.
Il est temps de partir pour remonter doucement vers Palerme d'où nos amis décollent le 17. Il est question de faire le trajet en deux fois pour s'arrêter à Castellamare del Golfo. Le mouillage est à l'abri de la digue du port et nous y passons une excellente nuit, après une navigation entre voile et moteur. Nous avons le temps de visiter cette jolie ville et son port. C'est une nouvelle fois l'occasion de nous régaler de la traditionnelle glace sicilienne, incontournable quand on pose les pieds à terre.
Le 16, direction Terrasini qui n'a comme seul intérêt d'être au pied des pistes de l'aéroport de Palerme. Aujourd'hui, le vent a décidé de nous faire plaisir et nous avançons bien. Il monte jusqu'à 20 noeuds. Comme toujours en Méditerrannée, qui dit vent, dit mer. Elle se lève aussi vite qu'elle se calme, mais peut être très désagréable. Anne-Marie en fait les frais, mais se remet très vite sur pied et reste souriante malgré les nausées ( je suis épatée).
Nous n'arrivons pas à obtenir des prévisions météo fiables depuis que nous avons repris la mer. J'ai beau jongler avec les différents modèles , avec Lamma (la météo italienne), et météo consult... c'est un vrai casse tête .
Il n'y a même pas de consensus entre toutes ces prévisions qui partent pourtant des mêmes bases..
J'entreprends de tout noter pour arriver à me faire mon propre avis et à déterminer quel modèle est le plus fidèle., par rapport à la zone de navigation qui nous concerne.
Le jour de leur départ, nos amis ont du débarquer un peu prématurément sur la plage à cause du vent qui monte et apporte avec lui un clapot très désagréable pour notre annexe et ses passagers.
Anne-Marie et Eric ne partent pas sans avoir au préalable laissé un témoigange de leur passage sur Endurance dans notre livre d'or.
Finalement, nous restons à Terrasini une nuit supplémentaire : le vent qui atteint 22 noeuds en milieu de journée souffle d'une direction qui ne nous est pas favorable. Problème !
L'idée maintenant pour nous , est de rejoindre Cefalu, visiter Scilla avant le passage de Messine et de diriger notre étrave vers la région des Pouilles.
Le programme de cette saison : visiter cette belle région d'Italie, puis filer sur Venise où nous retrouverons Philippe et Christine. La suite est une descente de la mer adriatique par sa côte Est : Slovénie, Croatie, Montenegro, Albanie et pour finir en Grèce où l'Endurance passera l'hiver.
Il est bien possible que ce programme soit un peu chahuté par la météo et les caprices du vent.
Après Terrasini, nous passons une nuit devant Palerme, puis une seconde à Termini Imerese qui n'est pas une escale très attractive. L'intérêt est son immense mouillage bien abrité de la vilaine houle qui s'est levée et son supermarché devant la plage.
Enfin à Cefalu, le vendredi 20 mai ! Nous y restons 3 jours, ancrés devant la petite marina dans un environnement magnifique. Le vent se fait attendre et nous en profitons pour arpenter la ville qui est vraiment un petit bijou. Au programme, en dehors des promenades, couture ( j'essaie de réaliser des protections solaires à adapter sur le portique qu'a fabriqué Christophe) , lessive, et relecture du mémoire que Anne doit soutenir en juin.
Nous étudions la météo 3 à 4 fois par jour. Le vent ne veut pas que nous avancions ?
Et bien, ce n'est pas grave, nous retournerons voir les îles éoliennes !
Départ le 23 pour Vulcano... mais... car il y a un mais .... le vent refuse, donc nous atterisssons sur la côte à Aqua Dulci. Le lendemain, éole nous porte jusqu'à Tintari. Nous alternons à nouveau entre voile et moteur. C'est tellement calme, que nous pouvons faire le ménage dans le bâteau . Pas de retour sur les îles éoliennes finalement !
Milazzo nous accueille pour la seconde fois ( nous y étions en septembre 2021) pour rajouter un peu de gasoil dans nos cuves , faire le plein d'eau et de courses.
Nous retrouvons au mouillage deux voiliers qui étaient avec nous à Marina Di Ragusa, dont nos voisins Peter et Kathy que nous saluerons de loin en partant pour Scilla. Milazzo sera notre dernière escale en Sicile.
Quand en septembre nous sommes passés par le détroit de Messine, j'avais vraiment regretté que la météo ne nous permette pas un arrêt à Scilla. C'est avec beaucoup de plaisir que nous réalisons cette escale, et malgré le temps maussade, nous apprécions la visite de ce joli port de pêche imprégné de l'Odyssée d'Homère.
Nous découvrons à Scilla ces drôles de bateaux de pêche qui chassent l'espadon. Ces passerelles, du nom qui leur est donné, sont emblématiques de Scilla. Tout en haut du mât central, se tiennent des guetteurs, la passerelle horizontale aussi longue que le mât sert au harponneur . Aujourd'hui, les chasseurs ne rentrent pas bredouilles.
Dimanche 29 mai, nous quittons Scilla . Grâce à Jimmy Cornell et sa bible " les routes de grandes croisières", nous nous présentons à l'embouchure du détroit au flot, afin de profiter du jusant et de son courant qui va nous porter au sud.
Nous sommes entourés de 8 passerelles en chasse et nous jouons la prudence en mettant le moteur.
Une fois les pêcheurs passés, nous hissons nos voiles pour profiter des belles rafales à 23 noeuds qui nous poussent vers le sud. Nous croisons un poisson lune. Malheureusement un peu trop vite pour lui tirer le portrait.
Nous devions faire une escale pour la nuit, mais la mer et le vent nous incitent à poursuivre notre navigation de nuit. Et c'est avec un vrai plaisir que j'envisage le rythme de mes quarts de nuit. J'adore !
Cap sur Crotone !
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