Juin 2024 - Nos dernières îles dans les Cycaldes
Nous avons quitté Amorgos le jeudi 30 mai avec du regret. On y était bien !
Mais voilà, il faut bien partir. Nous avons rendez vous avec des amis à Mykonos le 11 juin et entre temps, la météo nous annonce un nouvel épisode de Meltem... Ca en deviendrait lassant.
Les prévisions ne sont pas très fiables à 10 jours, cependant quand un fort vent est prévu, il est rare qu'il n'y est rien.
Nous hésitons à attendre sur l'île de Tinos qui nous semble plus agréable que l'affriolante Mykonos. La sagesse l'emporte : nous ne voulons pas que nos amis soient obligés de prendre un ferry le lendemain de leur atterrissage alors qu'ils ne passent que 5 jours avec nous. Nous réservons une place au nouveau port de Mykonos.
Nous allons nous y rendre en douceur en passant par Paros, Siros et Rineia.
PAROS
Nous ne verrons de l'île de Paros que le petit village de Naoussa. Autrefois un village de pêcheurs, il est aujourd'hui une station balnéaire branchée.
Nous nous promettons de revenir sur Paros qui a bien plus à offrir que cette escale.
SYROS
Le 1er juin, nous jetons l'ancre à Finikas, sur l 'île de Syros. Cette île, pourtant une des plus petites de l'archipel des Cyclades en est la capitale administrative, et la plus peuplée. Nous prolongeons notre séjour pour nous rendre en bus à Ermoupoli.
Ermoupoli, ville d'Hermès
Ermoupoli était le principal port de Grèce au XIX siècle.
Nous aimons nous perdre dans les ruelles où nous trouvons un peu de fraicheur. Il fait une chaleur étouffante ce dimanche 2 juin.
Au détour d'un point de vue, nous tombons sur Maria et sa fille qui s'inquiètent de savoir si nous aimons ce que nous voyons en Grèce. Elles habitent Olympe, dans le Péloponèse, et sont en vacances ici, à Syros. Maria se propose de nous prendre en photo, nous discutons un peu, puis on se dit au revoir.
C'est aussi pour ces rencontres que nous aimons la Grèce. Son peuple est tellement accueillant !
Le 5 juin, il est temps de se rapprocher de Mykonos. Mais avant la foule, nous passons une nuit seuls au mouillage de Ormos Kounou Amnos sur l'île de Rineia, juste face à celle de Delos que nous avons prévu de visiter avec nos amis.
RINEIA
Nous passons devant Delos pour voir si éventuellement nous pourrions y aller sans embarquer sur les bateaux de tourisme. Ca ne semble pas simple : il y a beaucoup de navires imposants et le seul éventuel mouillage pour une escale de 3h est surpeuplé. Afin de s'assurer la visite de ce site archéologique majeur sans stress, l'option du transport en commun est adoptée. Nous partirons de Mykonos, puisque de toute manière nous avons une réservation au port.
MYKONOS
Haaa, Mykonos !
Quelle aventure !
Nous y avons trouvé un abri sûr et ne sommes pas mécontents de cette option, si l'on considère qu'en effet, le Meltem a soufflé sans discontinuer du jeudi 6 juin au lundi 10 juin. Si nous avions été au mouillage, nous serions restés bloqués sur notre Endurance.
Grâce au choix du port, nous avons pu visiter Mykonos et surtout nous dégourdir les jambes.
Pour être parfaitement honnête, la visite de Mykonos ne nécessite pas plus d'une journée, sauf à aimer la foule, les boutiques de luxe, la musique, et les ambiances de fêtes comme on les imagine à Ibiza. C'est cependant amusant de s'immerger une soirée dans cette vie nocturne grouillante, colorée et bruyante.
L'aventure de Mykonos se situe pour nous davantage au port.
Nous y sommes arrivés le mercredi 5 juin. La météo prévoyait 5 à 6 noeuds de vent, la réalité était toute autre . Il m'a fallu gérer mon stress en constatant que nous avions des rafales de 18 noeuds de vent du nord. Le quai sur lequel nous sommes accueillis n'est pas franchement dans l'axe du vent dominant, ce qui est un handicap certain en cas de rafale. Par chance, nous ne sommes pas gênés pendant notre manoeuvre.
Nous reprenons au maximum notre pendille pour rester loin du quai. Le vent souffle face à nous avec un angle de 20 degré et seule cette ligne nous maintient.
Le vent monte.. Quand il atteint 24 noeuds, nous ne sommes plus qu'à 10 cm du quai. Moteur en avant à fond, j'aide Christophe à reprendre encore et encore notre pendille. Nous attendons un fort coup de vent, il faut être prudent.
Tous les voisins vérifient leur éloignement au quai. Le plus proche, un italien s'y retrouve plaqué. Il est en train d'endommager son magnifique Centurion. Nous filons l'aider avec deux autres compagnons d'infortune.
Nous sommes dans ce port depuis quelques heures sans avoir eu le temps de s'ennuyer.
Les voiliers des professionnels de la promenade, dont les skippers bien habitués au port et au vent permanent de cette région nous épatent par leur dextérité à manoeuvrer. Nous sommes aussi très attentifs aux bus de mer qui entrent et sortent en passant devant nous à plus de 5 noeuds ( dans la marina) déclenchant la valse dangereuse des mâts et les gémissements des amarres. Ca bouge, ca bouge ! On vérifie que nos mâts ne sont pas dans l'alignement de ceux des voisins.
Pendant, ce temps, entrent toutes les heures des ferries plus ou moins gros, plus ou moins rapides, qui tous réalisent leur approche et l'amarrage comme si ils étaient seuls au monde alors qu'ils sont à l'intérieur d'un espace restreint où sont rangées tant bien que mal de petites unités comme notre Endurance.
Cette marina est digne d'un film comique :
- Jimmy, le marinero ne sait jamais où sont les bonnes pendilles et s'escrimera pendant 5 jours à vouloir donner celle qu'il nous a octroyé lui même à nos voisins successifs.
- Un plongeur vient vérifier la ligne de fond d'où partent les pendilles, sans peur au milieu du traffic incroyable de ce port. Cela, au lieu de nous rassurer, nous inquiète, surtout le vendredi 7 juin quand le vent passe les 42 noeuds et que seule notre pendille nous évite de nous écraser au quai.
- Un petit bonhomme aussi sec qu'irrespectueux et désagréable fait des bons sur les pontons et hurle après les plaisanciers qui tentent de venir se mettre à l'abri. On l'entend gueuler "Go away, go away" si gentiment. Il semblerait que ce soit le propriétaire d'une des compagnies de charter.
- Les ferries laissent leurs moteurs en marche, même la nuit. Nous bouffons de la pollution non stop et les nuisances sonores sont justes intolérables.
La valse des bus de mers, des voiliers de promenades, des plaisanciers cherchant un abri, des ferries, des paquebots de croisière, le Meltem entre 20 et 45 noeuds créent un spectacle incroyable.
Jusqu'au moment où nous devenons acteurs...
Le défilé des paquebots de croisière
Et oui, nous finissons par devenir acteurs de la folle histoire du nouveau port de Mykonos.
Dimanche 9 juin, nous sommes bien inspirés de rester sur le bateau, le vent souffle encore et encore.
Un voilier se présente pour se placer deux places sur notre tribord. Même si c'est loin, nous restons vigilants, forts des incidents récurrents et surtout car une place est libre à côté de nous.
Le skipper ne parvient pas à réaliser sa manoeuvre, il n'est pas assez rapide et le vent le prend par le travers et l'empêche de reculer dans l'axe de la place. 1 fois, 2 fois ... Jimmy et le petit bonhomme excité lui demande de partir ! Oui, dans ce port, personne n'est en mesure de vous aider avec un semi rigide, comme c'est souvent le cas. Ici seulement des gesticulations à terre. Le skipper repart, mais beaucoup trop prés des pendilles qu'il frôle, le vent violent le rabattant dessus. Je le vois accélérer alors qu'il est trop tard, je sens venir le choc ... c'est très violent ! Christophe à l'intérieur sort comme un fou. Erwin ( oui c'est son nom), notre futur voisin suisse allemand vient de percuter notre delphinière et de s'encastrer dessous, tout en enfonçant le davier du voilier sur notre babord.
Voilà, le voilier est en travers à la perpendiculaire du quai coincé sur nous et le capitaine du port reste sans voix. Mais Mister roquet, lui bondissant et hurlant donne des instructions plus débiles les unes que les autres, entre autre celle de demander à Christophe de lâcher notre pendille qui est tendue à mort par les effets conjugués du vent, du poids de notre bateau et maintenant de celui du voilier qui nous a percutés. Christophe, dont la patience exemplaire n'a d'égale que ses réactions inquiétantes quand la dernière goutte vient à la mettre à mal, lâche le bateau qu'il tenait depuis déjà 10 bonnes minutes pour se diriger vers le petit bonhomme qui instantanément se tait, sourit et lui dit " ok Sir, keep cool, keep cool".
Finalement, l'intervention du plongeur, et celle des plaisanciers ont permis à Erwin et ses amis de prendre place à nos côtés.
Une demi heure après nous sommes sur son bateau pour établir un constat.
Nous allons rester plus d'une demi heure comme ça, avec le vent et les vagues de bus de mer qui ne ralentissent même pas !
Notre voisin attend aussi une solution
1 heure après le constat, le vent souffle toujours à plus de 20 noeuds, un voilier avec skipper quitte la marina sur notre tribord à 2 places d'Erwin. Christophe me regarde éberlué ... " c'est pas possible, on y a encore droit !"
Et bien vous n'allez pas le croire, un skipper professionnel, qui vient d'assister à l'accrochage qui nous a endommagé la delphinière, quitte sa place en tournant tout de suite sur babord au lieu d'avancer vite pour se dégager du quai le vent le poussant par le travers. Il y a pourtant une place folle devant.
En l'espace de 2 heures, nous nous retrouvons avec un second voilier sur notre étrave ! Celui là repose sur notre voisin de babord, sur Erwin à tribord, et finalement seulement sur notre pendille, notre voilier étant moins long que les deux autres !
Incroyable !
Le capitaine du port s'arrache les cheveux !
Nos amis arrivent le mardi 11 juin, nous avons des tas de choses à leur raconter. Et surtout, nous allons visiter Delos et ensuite fuir ce port incroyable.
QUARTIER LITTLE VENISE à MYKONOS
Retrouvailles avec Pipou et Roger, qui se sont retrouver dans le même avion que leurs amis Alain et Caro
Visite de DELOS
Delos est l'île sacrée autour de laquelle les Cyclades forment un cercle ( d'où leur nom). Elle est le lieu de naissance des jumeaux Appolon et Artemis et est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco pour son site archéologique. Elle fut l'un des plus grands centres religieux de la Grèce .
Sous l'empire romain, elle devient un port franc et un immense marché aux esclaves. Au fil des siècles, elle servira de repère aux pirates. Aujourd'hui, elle est préservée et il est interdit d'y passer la nuit. Son site archéologique est immense et très intéressant à visiter.
Après la visite de Delos et un au revoir à Alain et Caro, nous fuyons le monde, le port et la chaleur pour passer la nuit à Rineia que nous avions bien appréciée une semaine auparavant.
L'idée est de se rapprocher doucement d'un lieu de départ pour l'aéroport d'Athènes, nos amis ne restant que 6 jours avec nous. Le temps passe vite.
Le vent nous porte vers l'île voisine de Tinos.
Nous accostons au quai du petit port de Panormos.
Le contraste avec Mykonos est saisissant.
Après une escale d'une nuit sur l île d'Andros, nos voiles nous portent près de Eubée à l'abri des îles Petali, un archipel de minuscules îles dont la plupart sont privées. L'eau limpide qui les baigne et leur végétation en font des petits bijoux qui ont abrité au fil des années d'illustres personnages, comme les familles Picasso et Onassis, la famille royale de Grèce, le bruit court même que Bill Gates serait le propriétaire d'une d'entre elles .
EUBEE MARMARI
Le dimanche 16 juin, nous jetons l'ancre à Marmari sur l'île de Eubée . C'est notre dernière soirée avec nos amis qui prennent leur vol retour demain.
Comme toutes les bonnes choses ont une fin, nous accostons dans le port de Rafina d'où Pipou et Roger prendront un taxi pour l'aéroport. Ce port, peu engageant a l'avantage certain d 'être à 10 minutes de l'aéroport d'Athènes. Nous y restons le temps d'un dernier poisson grillé et nos routes se séparent.
Au revoir les amis/
Nous partons vers le nord de Eubée et les Sporades .
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