Août 2018 : Le Galop d'essai

Ca y est ! Enfin ! Chouette !

Bon bref, c'est l'excitation du départ .

Pour Christophe, c'est une grande première : une navigation entre ciel et mer et surtout aussi longue .

Nous prévoyons l'atterrissage à la Corogne après 4 jours et trois nuits en mer .

Pour Stéphane, qui nous accompagne pour l'Aller, c'est aussi une première : le plus loin a été pour lui ( comme pour moi) la distance entre Ajaccio et Marseille .

Nous partons finalement sans Fanfan . Christophe tenait beaucoup à ce que notre chien soit avec nous . J'avoue avoir travaillé en douce pour la faire garder par Anne . Son maître va comprendre très vite pourquoi ...Il ne m'en voudra pas ... J'espère !

En effet, il faut l'avoir vécu pour savoir ce qu'est passer quelques jours comme nous l'avons fait en mer : du petit temps, mais aussi du plus gros... une mer d'huile, mais plus souvent de la houle ( pas toujours bien orientée) ... des nuits à dormir par tranche de 2h ... du soleil, mais aussi de la pluie ... et des petites surprises à gérer ..

J'ai décidé que cette fois ci, pour cette grande première, nous aurions assez à faire sans avoir à se soucier du confort de notre Fanfan .

Nous avons quitté Le Verdon samedi 4 août à 12H15 précisément .

Le journal de bord est là en mémoire . Il retrace notre route toutes les 2/3heures . Notre première nuit en mer a été magnifique : un tapis d'étoiles en guise de plafond .. certaines étaient posées sur l'horizon , beaucoup d'entre elles ont filé avec mes voeux. La lune s'est levée à 2H30 dans un habit flamboyant . Je l'ai prise pour une bouée orange de grande taille que le bateau aurait accrochée . Heureusement que je n'ai pas réveillé mes co équipiers ! Ils se seraient bien moqués de moi !

Au petit matin, le vent faiblit et nous envoyons le spi . C'est la première fois .

Déception ! Il devait faire 124 m² . Quand il s'est déployé .. Je n'ai pas pu m'empêcher :

c'est quoi ce string ??

On est loin de la surface annoncée . Allons bon, il est neuf .

Cela fait 24h de navigation : nous avons vu des thons en chasse . Je viens de découvrir que les thons sautent quand ils chassent .

Christophe a été malade en fin de journée : il fait bonne figure malgré tout . Nous mettons le moteur : plus de vent et une houle de travers qui fait souffrir les voiles qui fasseillent .

https://www.youtube.com/watch?v=ix4hxvt6w6A

Lundi matin 8H00, je prends ma douche . Au moment où je finis de m'habiller j'entends Christophe et Stéphane crier : BALEINE !! BALEINE !!

A 5 minutes près, ils m'auraient vue débouler en culotte . Je suis sortie du bateau comme un diable . Une chance folle de voir une baleine ! Pas de photo, pas le temps, juste plein les mirettes .

La nuit : en partie sous moteur .. Des étoiles à foison !

Petite tracasserie : évacuation de la douche bouchée . christophe s'en occupe .. et, l'estomac est fâché .

Mardi : 16H08 : 2 baleines !!

Le vent forcit en fin de journée : 1 ris dans la grand voile et sous trinquette .

Nuit agitée, humide et sportive .

Nouvelles tracasseries : nous prenons de l'eau (salée) . La pompe de cale refuse de se mettre en marche . La pompe attelée au moteur n'est pas d'accord non plus pour nous être agréable . Il nous reste à pomper à la main toutes les deux heures .. On verra à la Corogne où est le problème .. La mer n'est pas terrible et notre Technicien du bord à le coeur à l'envers . Le génois s'est mal enroulé : Stéphane l'assure pour la nuit .

Christophe à la barre

Mercredi : 10H00 sous Génois et Grand voile, nous passons la Pointe Del Cuadro . il nous reste 25 miles pour passer le Cap Prior et entrer dans la rade de la Corogne . Le vent est très capricieux . Nous pompons tels des shadocks : l'Endurance continue à prendre l'eau .

CAP ORTEGA

17H55 : nous atterrissons à la Corogne . Moi qui redoute les manoeuvres de port, je n'y pense "presque pas" . Comme Stéphane et Christophe, je ne pense qu'à une douche ...et DORMIR .

Arrivée à la Corogne

Bilan de ce trajet Aller : Un voilier HEUREUX . Si l'Endurance pouvait parler , il nous dirait sûrement merci . Il est fait pour tracer son sillage et il s'est très bien comporté .

Par contre , nous avons à trouver la voie d'eau, à remplacer la bosse de l'enrouleur de génois, à réparer ou changer la pompe de cale et à comprendre pourquoi celle attelée au moteur ne fonctionne plus alors qu'elle est neuve .

Un de nos enfants nous fait le plaisir de nous rejoindre à la Corogne . C'est Orens qui arrive de Montpellier avec Thomas , un de ses amis . Ils seront avec nous mercredi soir . Cela nous laisse le temps pour notre escale technique : achat de bout et de quoi réparer la pompe de cale . Elle n'a finalement qu'un problème d'isolation électrique . Christophe se charge de la protéger : il faudra 24 heures de séchage .

Nous quitterons la marina de la Corogne vendredi en première heure .

La pompe attelée au moteur a "étrangement " bougé sur son support et la courroie est tellement détendue que la panne est évidente . On décide de ne pas y toucher : il nous faut du temps et du matériel . Concernant la voie d'eau, nous avons peu d'explication à part, une fuite exagérée au niveau du presse étoupe qui sera resserré et une fuite d'eau douce de la pompe à pieds de la cuisine .

Dégustation de Pizza faite MAISON . Si si ..

Nous avons profité de l'escale pour visiter la vieille ville de la Corogne . Les rues sont très animées, les ruelles piétonnes sont pittoresques . Toutes les façades des maisons sont protégées de verrières qui permettent une exploitation maximale de la lumière naturelle tout en étant protégé du froid . C'est la première fois que je vois ce style d'aménagement de façade . Le climat de la Galice en est sûrement l'origine .

Les garçons ont profité de nos petits travaux pour aller à la plage : et effectivement, l'eau est trés trés fraiche .

La Corogne

Vendredi 10 nous appareillons pour Cedeira . 30 minutes après avoir largué les amarres, Christophe sort de la cabine plutôt inquiet : -"on a un gros problème ! on prend de l'eau ... Beaucoup d'eau ... Chaude et salée ".

Nous avons donc trouvé notre entrée d'eau : la durite de l'échappement qui est fendue .De fait, l'eau de mer de refroidissement du moteur retourne dans le bâteau par le coffre arrière au lieu de sortir par l'échappement .

Avec notre pompe de cale réparée, nous savons que nous ne prenons pas de risque en ne retournant pas à la Corogne . Nous avons envie de découvrir une autre ville, un autre port ...C'est à Sada que nous atterrissons .

L'accueil est beaucoup plus chaleureux qu'à la Marina Coruna, la ville plus petite, les contacts plus sympathiques . Il nous faudra la journée pour trouver enfin notre durite . La faute à notre ignorance de l'espagnol et à la traduction de Google ! Demander "Tuberia di escape"

SADA

Nous quittons Sada le lendemain pour Cedeira .Nous voyons nos premiers dauphins .

https://www.youtube.com/watch?v=gdhNCQyajPM

Ce mouillage forain nous a été conseillé par JB et nous ne sommes pas déçus .Nous ne resterons qu'une nuit . Nous nous promettons d'y passer au moins 5 jours la prochaine fois . C' est un abri parfait entouré de collines boisées , de plages isolées à explorer, d'une jolie petite ville à visite, de fonds à découvrir ...

L'eau n'est pas très chaude à Cedeira

Ca y est, la fenêtre météo que nous attendons pour notre retour sur le Verdon se présente : vent de Nord, Nord Est, force 2 à 3 . La direction est parfaite . la force un peu juste pour nos 19 tonnes . Nous devons rentrer avant le 20 aôut . les prévisions sont bonnes pour un départ lundi 13 . Si nous repoussons notre retour , nous risquons du vent dans le nez et un coup de vent jeudi .

La décision est prise .

Nous quittons Cedeira pour rejoindre le petit port de Viveiro où les garçons nous quittent pour rentrer en Blablacar . Thomas a le coeur au bord des lèvres depuis qu'il nous a rejoint et Orens décide de rentrer avec son ami . Il nous accompagnera plus loin une autre fois ... Nous l'espérons .

Lundi 13 août, 9H00 : c'est le départ pour notre retour sur le Verdon . Nous sommes 3 voiliers à appareiller dans l'heure et à suivre à peu près le même cap . Nous finirons par nous perdre de vue à mi journée .

Un vent arrière très faible et une belle houle de 2 mètres qui est plein travers ont eu raison de notre grand voile très fatiguée ! Elle se déchire sous la têtière.

En fin d'après midi le vent forcit et son angle passe à 120° : nous sortons le génois léger et la trinquette . Un groupe de dauphins nous accompagne une dizaine de minutes : toujours magique !

https://www.youtube.com/watch?v=HwFgD8XLgtc

Les garde côtes espagnols nous font une visite aussi rapide que surprenante en cette fin d'après midi . Après nous avoir fondu dessus ( stress!!), et observés quelques secondes, ils repartent à fond . Sans parole . Ils cherchent sûrement un des voiliers partis ce matin de Vivero .