Juin 2022 ( 1) : Poussés par le vent ... Les Pouilles ... .L'Albanie...
Nous avons laissé derrière nous la Sicile pour découvrir de nouveaux horizons. Les Pouilles nous attendent. Nous languissons pour cause de vent contraire. Sur notre route, un arrêt à Crotone ( Calabre) s'avère nécessaire. Une nécessité qui finalement a du bon. Cette escale est bien agréable.
Nous avons un souci avec notre anémomètre. L'indicateur de cap fonctionne, par contre la pièce qui indique la vitesse du vent reste bloquée. Nous avons par habitude une idée approximative de la puissance du vent, mais cette information est tout de même importante. Si l'indication d'orientation du vent venait à être erronée ce serait vraiment gênant car les pilote autimatique ne pourrait pas fonctionner correctement en mode vent.
Cette pause obligée à Crotone va nous permettre de voir ce qu'il se passe en haut du mât. Plus exactement, Christophe va voir ce qu'il s'y passe . Oui, au fait, je ne vous ai pas dit, mais Christophe adore se trouver en haut du mât!
C'est à Crotone que nous aurons notre premier contrôle en mer . La Guardia Finanza nous a accostés pour vérifier nos papiers . Pas de visite à bord, un simple contrôle, mais c'est toujours un peu inquiétant.
A l'occasion d'une promenade à terre, nous avons la surprise de voir entrer au port un Endurance 44 identique au nôtre. Nous le cherchons, et finissons par le trouver dans un coin d'une marina malheureusement inaccessible pour nous. Quel dommage ! C'est frustrant de ne pas pouvoir rencontrer l'équipage d'un cousin germain de notre Endurance.
Après 3 nuits à Crotone, le vent orienté Nord, Nord/Ouest, nous permet de lever l'ancre pour rejoindre notre première escale dans les Pouilles, Gallipoli. Nous y arrivons à 4h00 , samedi 6 juin.
Nous sommes rejoints dans la journée par l'Endurance de Crotone, dont l'équipage animé de la même curiosité que celle nous a poussés à les rechercher , nous contacte.
Quand un propriétaire d'Endurance rencontre un propriétaire d'Endurance, de quoi parle-t-il?
Nous avons le plaisr de visiter Grazieba, Endurance 44 de la même année que le notre ( 1991). La différence est qu'il est en ferrociment, et elle est de poids ! . Il appartient à Tommaso qui, accompagné de son amie Laura envisage une traversée de l'Atlantique pour cet automne. Cet Endurance lui a été offert dans un état de non navigabilité. Tommaso l'a entièrement retapé et le résultat est très sympathique.
3 jours à Gallipoli, avec au menu : Promenades dans la vieille ville et sur le port, bricolages divers pour Christophe. L'anémomètre recommance à ne plus vouloir nous renseigner. Un petit tour en haut du mât et s'est reparti !
De mon côté, c'est atelier météo . Ce sacré vent ne veut pas nous faire plaisir. Toutes les 6 heures je consulte les prévisions et échaffaude des routes, et leurs éventuels détournements et points de chutes .. Mais les sénarios tombent à l'eau .
Finalement, mardi 7, un petit vent de sud nous pousse vers Santa Maria Leuca.
Mercredi 8 juillet : c'est décidé, on laisse tomber l'idée de poursuivre notre route dans les Pouilles. Le vent s'obstine à se dresser face à nous et l'idée de tirer des bords et.. pire.. de faire du moteur, nous agace. Puisque c'est comme ça, nous partons pour l'Albanie.
Après 50 milles, nous faisons escale pour la nuit sur la petite île grèque de Othonoi.
Jeudi 9 : dernière ligne droite vers Saranda, notre point de chute en Albanie. La navigation ne fait que 35 milles mais elle est musclée. Nous partons tranquillement avec 11 noeuds à 80° du vent. Parfait ! Des dauphins nous accompagnent pendant quelques minutes.
C'est le bonheur ! Mais le vent va monter progressivement jusqu'à atteindre 30 noeuds à notre arrivée sous un orage très impressionnant.
Nous devons attendre plus d'une heure avant de pouvoir approcher de Saranda cachée par les nuages noirs et les orages . Les éclairs sont vraiment proches et à chaque coup de tonnerre, on fait des bonds. Nous devions accoster sur le quai en béton du port de Saranda afin de faire notre check in avec Jelja, l'agent qui nous attend sur place.
Jelja nous appelle à la VHF dès qu'elle nous aperçoit et nous conseille de rester au mouillage. Il va sans dire que c'est l'intention que nous avions ! On n'allait pas tenter une manoeuvre cul à quai avec ancre à l'avant et 30 noeuds de vent.
Nous ferons le check in après l'orage en nous déplaçant en annexe. Notre agent est vraiment arrangeante et très sympathique. Nous décidons de laisser l'Endurance à Saranda sous sa surveillance et de louer par son intermédiaire une voiture pour visiter l'Albanie. C'est un tout petit pays facile à visiter au départ d'un port.
Les routes sont empruntées par toutes sortes de promeneurs. Il est préférable de faire attention aux animaux, mais aussi aux albanais dont la conduite n'a rien à envier aux siciliens.
Que diriez vous d'un petit tour d'Albanie en images ?
Parc National de BUTRINT
Ce parc est remarquable pour sa flore et ses lacs mais également pour le site archéologique qu'il héberge. Inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, il couvre une période allant du néolithique jusqu'au XVéme siècle de notre ère. La ville a été successivement occupée par les Illyriens, les Grecs, les Romains, les Byzantins, les Angevins, les Vénitiens puis par les Français en 1798. C'est à Butrint que Racine situe l'histoire de son Andromaque.
Blue spring eyes
La couleur de l'eau est exceptionnellement claire
GJIROKASTRA
La vieille ville est classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Elle est considérée comme la plus belle ville d'Albanie.
Nous l'avons visitée sous la grisaille. Les photos ne lui rendent pas hommage.
APOLLONIE D'ILLYRIE
Apollonia est le plus grand parc archéologique d'Albanie avec 80 ha. Cette cité dédiée à Apollon, fondée au 7ème siècle avant JC, a abrité jusqu'à 60 000 habitants et a été abandonnée au 4ème siècle de notre ère. Elle est découverte par un français Léon Rey qui a commencé les fouilles.. Elles sont toujours en cours.
BERAT
Surnommée la ville aux milles fenêtres ( allusion aux façades des maisons ottomanes collées les unes aux autres)
Sur les hauteurs de SARANDA
TIRANA
On nous avait dit que Tirana ne pouvait pas laisser indifférent. En effet, Christophe a aimé et moi pas du tout. Christophe y a vu l'image d'un pays qui se dévelloppe et s'ouvre sur le monde. Je n'y ai vu qu'une grande ville, avec beaucoup de chantier en cours et un centre sans grand intérêt.
Saranda
Nous avons aimé découvrir l'Albanie. Ce petit pays nous a paru très dynamique et animé par la volonté d'entrer dans l'EU. L'accueil est d'une rare amabilité. Que ce soit notre agent Lelja, les commerçants, Elvis qui tient un bistrot bien sympathique sur la plage, le personnel de l'hôtel à Tirana ... Tous nous ont accueillis avec beaucoup de bienveillance et se sont mis en quatre pour rendre notre visite de leur pays mémorable .
La seule chose qui m'a heurtée est l'absence d'intérêt accordé aux chiens. En dehors de Tirana, où des habitants promènent leurs animaux de compagnie en laisse comme chez nous, les chiens sont en liberté et se multiplient. On en trouve sur les routes, errant en plein soleil et malades, quand ils ne sont pas blessés par les véhicules qui ne s'en préoccupent pas du tout. Dans Saranda, des groupes de chiens de tout poil se promènent et font la loi, jusque sur la plage. Il semble pourtant qu'il y a une volonté de maîtriser cette situation, car certains sont marqués et doivent ( on l'imagine) être suivis par des vétérinaires.
Le jeudi 16 juin, nous disons au revoir à Jelja et son mari qui se sont chargés de notre chekh out d'Albanie et nous profitons d'un vent favorable pour filer sur EREIKOYSSA, petite île grèque qui sera notre tremplin pour retourner dans les Pouilles.
Mouillage de EREIKOYSSA
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