Août 2021 : En descendant la" botte"
Le programme de ce mois sent bon la "Dolce Vita", les Spritz en terrasse, les Pizze, les pâtes... Humm, les pâtes ! Mais aussi, l'incroyable vitalité des italiens.... Incroyable !
Ce que nous avons prévu : les Cinque Terre.
Ce que nous n'avions pas prévu : nous ne les verrons pas cette fois.
En réalité, le vent n'a pas envie de nous faire plaisir et nous nous déroutons sur l'île Capraia à 36 milles de Bastia. Il faut toujours avoir un ou deux itinéraires bis .
Capraia, île voisine d'Elbe fait partie de l'archipel des îles toscanes. Nous n'y restons qu'une nuit afin d'échapper à un nouveau coup de vent qui s'annonce sérieux : 40 noeuds sont attendus. Nous quittons notre abri éphémère à 6h10 pour Pise.
C'est pas simple : c'est tôt pour les 2 matelots.
Nous remontons l'Arno, pour se rapprocher de Pise.
Nous apprécions cette pause qui nous rappelle notre escapade dans le Rio Guadiana, fleuve qui fait frontière entre le Portugal et l'Espagne. Le calme qui règne sur le fleuve nous repose de l'effervescence des mouillages estivaux. Nous sommes reçus comme des rois par Alessandro, dans sa petite marina/ chantier Nautica 180.
Nous allons pouvoir visiter Pise que l'on rejoint après 20 minutes de bus. En Italie, les chiens ont le droit de prendre le bus... même d'aller dans les grandes surfaces ! On profite de cette haubaine pour aller en ville.
Nous commençons par l'incontournable Tour de Pise avant de nous livrer à notre habitude favorite, à savoir, nous perdre dans les ruelles, le nez en l'air.
Keith Haring - Tutto Mondo
Nous allons rester 2 nuits sur l'Arno, le temps que la mer se calme. En effet, nous ne pouvons pas la rejoindre tant que l'embouchure du fleuve est trop houleuse et rend le passage sur 3.00m de fond dangereux.
Nous profitons du calme de la marina et des conseils d'Alessandro pour nos futures escales.
Samedi 7 août, nous quittons Pise. C'est que, nous ne devons pas trop traîner, nous avons des invités à retrouver à Rome.
Les caprices du vent nous poussent à tirer un bord de portant sur l'île d'Elbe, plutôt que de descendre au près. Nous retrouvons avec un très grand plaisir le mouillage et le village de Porto Azzuro.
Puis le lendemain, nous tirons un bord pour rejoindre le continent au niveau de Porto Ercole. Plus exactement, c'est al Promontario Argentario, face à la lagune que nous jetons l'ancre. Nous nous trouvons sur une immense plage, à seulement 4 voiliers. Le plus proche est à 300 mètres. Cela nous change des mouillages depuis fin juin. Nous y sommes tellement bien, que nous restons 2 jours.
Baignades, farniente, pêche ... Ha oui, parlons en de la pêche. Une ligne est laissée pour la nuit à l'arrière du bateau : d'ordinaire, les poissons se sont servis et, au petit matin, on ne trouve rien. Aujourd'hui, surprise ! notre ligne est bien lourde. J'appelle Christophe et la remonte doucement ... et on voit apparaître un tout mignon petit poulpe, qui nous regarde et plonge sous le bateau en lâchant la daurade qui était prise à notre hameçon. Daurade, que nous lui avons aimablement rendue : il l'avait bien entamée .
La tranquilité devant il Promontario Argentario 42°26.847' N 11°09.584 ' E
Il nous faut avancer impérativement, pour être à Rome le 14 août, mais le vent s'obstine à être inexistant ou mal orienté par rapport à notre direction. Nous sommes le 11 août : soit nous poursuivons à tirer des bords avec 4 à 8 noeuds de vent debout... autant dire que Rome n'est pas prête de nous voir ; soit nous usons du moteur !
Il y a peu d'escales possibles pour une nuit entre Porto Ercole et Rome. Nous devons nous resoudre à utiliser le moteur pour rallier il Porto di Roma, à Ostia, en 2 jours avec une escale à Santa Marinella.
Nous ne visiterons pas Rome, puisque nous nous y sommes déjà rendus il y a quelques années.
Le 14 août, Marion et Alexandre nous rejoignent. Ils arrivent tout pâlichons. On constate qu'il n'a effectivement pas fait très beau sur Bordeaux !
Le 15, nous sommes prêts pour larguer les amarres. Au programme : une navigation jusqu'à Naples, en passant par l'Archipel des îles Pontines situées à l'ouest de Naples, de la voile.. et de la voile. Marion et Alexandre viennent aussi pour apprendre : ils sont les heureux propriétaires d' un petit voilier qui les attend sur le Lac de Cazaux.
Première escale : Anzio à 27 milles seulement de notre point de départ. L'absence totale de vent nous décide à nous y arrêter. Pas de voile pour ce premier jour, mais 4 poissons..
Le lendemain, nous laissons à nouveau le vent décider pour nous. L'île di Ponza attendra . A nouveau l'absence de vent nous oblige à un arrêt non prévu au Cap Circeo. Après une nuit bien rouleuse, nous prenons la direction de l'île Di Ponza. Nous sommes étrangement seuls sur l'eau, il y a enfin du vent, mais aussi une belle houle de plus de 2.00m qui nous cueille par le travers et retourne les estomacs de l'équipage .L'arrivée à destination sur les coups de midi est la bienvenue. Nos matelots et le second retrouvent le sourire.
Nous, qui nous croyions seuls avons déchanté en voyant le monde incroyable au mouillage. Ce sera la même histoire dans toutes les îles visitées . Mois d'août oblige !
Nous enchainons par Ventotene, magnifique petite île de seulement 3 kilomètres de long par 800 métres de large.
Cette fois c'est moi qui irait à terre avec Marion et Alexandre pour un petit tour à l'heure de l'apéro. Christophe était descendu à Ponza, avec Fanfan, pendant que je veillais sur l'Endurance. Nous sommes tellement nombreux au mouillage, et, il y a tellement de personnes qui ne savent pas jeter une ancre, ni calculer une aire d'évitement que la prudence impose qu'un de nous reste à bord. Grâce à la présence de nos jeunes amis, nous avons pu faire des visites qui se seraient révélées difficles pour nous deux.
Le hic est que Christophe a bricolé notre moteur d'annexe, qu'il connait parfaitement ( c'est son jouet).. Mais il est le seul à savoir lui parler. A l'aller, Alexandre a eu du mal à démarrer ; Christophe l'a fait pour lui. Au retour, pas moyen d'y arriver. Nous sommes rentrés, Marion et Alexandre à la rame et moi en figure de proue avec la pizza au bout des bras à l'abri des vaguelettes.
Il faut dire que notre annexe est un peu particulière, son seul avantage étant que Fanfan ne peut pas la percer de ses griffes. C'est une barque "boite à savon" plus à l'aise sur un étang pour la chasse aux canards, que sur la mer.
Nous devons poursuivre notre route vers Naples. Nos invités ont un avion à prendre et nous devons faire des choix. Notre prochaine escale sera Procida. Cette île proche de Naples a obtenu notre suffrage pour le spectacle magnifique qu'elle offre depuis le mouillage. Elle s'est auto- proclamée Ile du Cinéma. En effet, ses ruelles et son cadre ont accueilli de nombreux tournages de films, tels Graziella, Le Facteur ou encore beaucoup plus récément Le Talentueux Mr Ripley avec Jude Law et Matt Damon. Procida sera la capitale italienne de la culture en 2022.
Fanfan n'a pas eu envie de poser
Vendredi 20 août : départ pour Naples. Nous allons avoir une heureuse surprise. Nous serons seuls au mouillage devant la ville. Nous avons un petit pincement au coeur. En 2012, nous étions hébergés dans un hôtel face au mouillage où nous venons de jeter l'ancre. A cette époque, nous avions rêvé devant les voiliers de la Marina située sous le château qui aujourd'hui nous offre l'abri de ses remparts.
Nous avons eu un prestigieux voisin
Le 23 août, Marion et Alexandre nous quittent. Ils rentrent à Bordeaux en repassant par Rome, de notre côté, nous quittons Naples pour un retour sur l'île de Procida que nous avons vraiment aimée. Nous attendons des vents favorables pour longer la côte amalfitaine.
1ère étape de cette célèbre côte : Sorrento. Nous ne pourrons pas visiter, dans l'impossibilité totale de mettre le moteur à l'annexe, tant les vagues provoquées par les bateaux qui nous rasent sont grosses.
La côte amalfitaine va être une énorme déception. Il y a un nombre impressionnant de bateaux à la longer dans tous les sens, au ras des unités au mouillage, à des vitesses beaucoup trop élevées pour être en sécurité dans l'eau ( même autour du bateau ).
Nous n'avons pu mettre pied à terre nulle part, et avons passé 2 jours insupportables, dans des vagues de plus de 1.50m provoquées par un énorme grain devant Amalfi, mais aussi par des "promène-couillons" pilotés par des skippers aussi stupides que dangeureux.
J' adore l'Italie, mais j'ai pourtant failli en être dégoûtée par ces gens dénués de tout respect de leur environnement, comme de leurs semblables.
Deux de ces "professionnels" sont passés à plus 15 noeuds, au milieu du mouillage, entre un yacht anglais de 30m et nous ( distance 80m) faisant la course avec les encouragements de leurs passagers ( une bonne centaine de crétins).
Résultat pour nous : la plateforme arrière qui a connu les vagues du Golfe de Gascogne sans bouger : cassée ! Elle a violemment tapé dans l'eau suite aux énormes vagues générées par ces décérébrés. Notre bouée de secours arrachée ! Nous en avons pour une coquette somme pour réparer les dégâts. L'eau est montée jusque dans le cockpît. Pour qui connait l'Endurance... du jamais vu, même en navigation. Nous avons même eu les toilettes bouchées ! Si si ... La violence des chocs a introduit dans le passe coque qui amène l'eau de mer au WC des morceaux de bois issus du ravinement consécutif au grain.
Résultat pour l'anglais : une belle frayeur pour son beau bateau.
Résultat pour les deux imbéciles : vraisemblablement une remontée de bretelles puisque tous les suivants sont passés trés lentement.. Bien moins vite que d'ordinaire.
Autant dire que, si en effet la côte amalfitaine est belle ( trop sans doute), nous ne l'avons pas appréciée à sa juste valeur. L'effet " mois d'août" sans doute.
Flagrant délit ( nous sommes dans un mouillage)
le 27 août, nous fuyons Amalfi à la recherche d'un mouillage tranquille. Finalement, nous irons au port d'Agropoli. Nous aspirons à dormir à plat et non plus dans une lessiveuse.
Au départ, le lendemain, une des deux pendilles reste acrochée sur une ferrure située sur le flanc de l'Endurance .
Petite erreur, sans gravité car il n'y a pas de vent... Mais qui pourrait être ennuyeuse dans d'autres circonstances.
Le bateau est retenu sur un côté alors que j'avance, nous nous mettons en travers. Il n'y aura aucun dégât, ni même le moindre contact avec nos voisins.
On apprend de ses erreurs. A partir de là, Christophe vérifie que les pendilles ne sont pas prises sur un pare battage ou un autre point d'accroche potentiel.
Un couple sur un voilier français assiste à notre mésaventure ... Style hippie très décontracté, sur bateau joyeusement en bataille. Et bien, ne vous fiez pas à l'apparence !
En passant, Mister Woodstock nous dit, sans rire - " Vous nous faites honte, les Français!"
Le Peace and Love a du s'égarer... Sur la côte amalfitaine sans doute.
Nous sommes passés royaux ... Moi, parce que je suis restée sans voix. Et Christophe ? Parce qu'il n'a pas entendu.
Sur notre descente vers la Sicile, Pioppi, nous accueille une nuit.
Une escale nous fait de l'oeil : la Baia di Buon Dormire. Avec un nom pareil, on devrait être bien . En effet, c'est un abri superbe où nous renouons avec les joies des mouillages forains .
C'est ici que se termine le mois d'Août. Nous avons bon espoir de visiter les îles éoliennes plus sereinement que la côte amalfitaine.
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