Hiver 2020
C'est depuis un joli chalet caché au coeur du Village Khélus à la Teste de Buch que j'écris cet ultime article de l'année. Il reprend les 10 derniers jours avant notre départ de Sardaigne pour la France.
La période a été intense ! Nous avons préparé l'Endurance pour son hivernage et éxécuté quelques travaux que nous envisagions d'effectuer cet hiver quand nous pensions encore passer une partie de cette saison à bord.
Mais avant la frénésie de la préparation de l'hivernage, nous avons pu jeter notre ancre dans trois magnifiques mouillages et faire deux jours de voile avec des conditions exceptionnelles.
Le samedi 17 octobre nous quittons Santa Teresa pour mouiller non loin de Stintino dans le passage de La Pelosa. C'est un endroit magnifique avec une eau extraordinairement translucide.
Au petit matin, nous avons été salués par un dauphin : peut-être le même que la fois dernière !? Il va falloir que l'on se renseigne.
Nous rêvions de nous retrouver seuls dans l'abri offert par l'île Piana à quelques encablures de là, et nous l'avons fait le lendemain!
On en a bien profité !
Christophe, avec un dernier plouf dans une eau à 21 ° et sous un superbe soleil a pu vérifier la dimension de nos anodes afin de passer nos commandes avant le carénage d'avril.
Nous nous sommes promenés sur l'île en vrais Robinsons, enfin presque !
On profite de cette liberté pour gambader
L'Endurance bien à l'abri
Mardi 20 octobre, nous changeons de mouillage en contournant la Sardaigne par le passage de Fornelli, de la côte Est à l'Ouest. C'est un avis de vent frais d'Est qui nous incite à nous mettre à l'abri de l'îlot To dei Perri .... Nous n'avons pas envie de rentrer au Port. L'équipage au complet est d'accord pour faire durer le plus possible notre belle liberté.
Aprés le bain la sieste
La plage, inaccessible par la terre, est jonchée de déchets venus de la mer... C'est triste !
Ce mardi, nous avons fait voler le drone pour immortaliser les fonds limpides des côtes sardes. Nous avons été bien inspirés car le lendemain au réveil le vent est bien monté rendant compliqué un accostage avec notre annexe.
Voici un lien pour la vidéo des derniers mouillages https://youtu.be/GIa0X1wzZDM
L'Endurance a appareillé pour rejoindre Stintino, son port pour les 6 mois à venir. De belles pointes de vitesse avec un vent de 25 noeuds nous ont conduits très rapidement devant la jetée où nous nous sommes faits brasser par une mer un peu trop survoltée ! Un marinero nous attendait pour nous aider à l'amarrage.
C'est donc ce mercredi 21 octobre que l'Endurance s'est posé dans la Marina de Stintino.
Port de Stintino
Essai de la muselière pour le voyage en Ferry
J'ai fini mon précédent article avec le souhait de connaître de beaux mouillages, de tirer encore de jolis bords et de connaître à nouveau les joies de la pêche avant de retourner à une vie de terrien.
Nous avons été presque exaucés.
C'est au niveau de la pêche que ça ne l'a pas fait !
Je ne résiste pas à la tentation de vous raconter une anecdote qui m'a bien fait rire ( Christophe un peu moins!).
Les deux dernières pêches ont été mémorables : deux bébés daurades coryphènes !
Oui, il faut le faire : attrapper au mouillage dans 5 mètres de fond de sable à 24h d'intervalle et quelques milles, deux bébés daurades coryphène.
Pour la première, nous sommes tellement surpris que l'on vérifie rapidement que nous sommes dans le vrai : pas de doute ! Alors on relâche ce poisson de 20 centimètres qui aurait bien fait notre repas. On ne va pas manger un bébé !
Le second est à peine plus gros, mais plus agressif : Christophe se fait mordre assez sérieusement ! On le relâche aussi... Les daurades coryphènes ont des dents de lait bien aiguisées.
Le hasard (incroyable) nous amène un jour après cette histoire à lire un article sur un poisson très apprécié sur les côtes algériennes et que l'on trouve en Méditerrannée , le rason ou "sultan des fonds sableux". Ce poisson est prisé pour sa chair délicate, il a de belles dents dont il se sert sans vergogne et s'il a les couleurs de la daurade coryphène , il n'en a pas la taille (de 10 à 30 cms)...
A ben mince alors ! il y en a deux qui ont du bien se marrer !!
Les derniers jours sont passés terriblement vite. Pendant que je donne un coup de peinture dans les cabines et le carré, Christophe finit de traiter le pont et enchaine par sa peinture. Nous lavons les voiles, les écoutes, lignes de vie, bouts ...
Le moteur est hiverné. Nous abritons tout ce qui doit être protégé, et sans même nous en rendre compte, un matin, il faut partir.
Dernière soirée Casse croûte avant le départ
Au revoir Endurance !
Nous avons pris la décision de transformer notre escale française de trente jours, en un séjour de 6 mois pour des raisons liées à la Covid 19. Ce choix s'est imposé comme le plus raisonnable... C'est poutant le coeur très gros que nous avons quitté notre "chez nous", notre si beau bateau avec lequel nous partageons des moments exeptionnels de liberté.
Je n'ai pas pu m'empêcher de verser une larme.
Fanfan a bien compris que l'aventure n'était pas finie. Pour elle, maintenant, c'est taxi, ferry, voiture et retour sur ses terres .
FANFAN n'aura finalement pas eu besoin de muselière sur le Ferry ... Ca ne lui rend pas pour autant le sourire !
Nous nous retrouvons vite au Printemps pour reprendre la route : Sardaigne (suite), Corse, Italie, Sicile ...
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