Dans-le-sillage-de-l-Endurance

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Automne 2020

"Rien n'est absolu, tout est changement..." Frida Khalo

 

 

 

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Olbia, le mardi 22 septembre.

 

Les températures ont chuté, le vent souffle, il pleut. Un vrai temps de "rentrée". 

Depuis cette photo, les coups de vents se sont enchaînés, l'eau a perdu 10° et nous avons sorti nos affaires d'hiver.

 

Aujourd'hui, vendredi 16 octobre, nous sommes à l'abri au chaud dans notre Endurance au Port de Santa Teresa Gallura. Nous sortons entre les averses depuis deux jours.

 

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On a pas très chaud                                                                           Basilique San Simplicio Olbia

 

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Entrée du Port de Olbia

 

 

 

Qu'avons nous fait depuis le 22 septembre ?

 

Nous avons quitté Olbia pour La Caletta le 23, en jonglant avec un vent capricieux qui valse du Sud à l'Ouest sans crier gare. La Caletta propose un ponton "passager" comme ceux d'Olbia et d'Alghero qui  nous dépanne une nuit. Mais nous finirons par rester à La Caletta  4 jours.

Un méchant coup de Mistral s'annonce. Nous allons nous retrouver quelques voiliers à attendre patiemment que le vent se calme.

Les rafales ont été très violentes : pendant cet épisode, des plaisanciers qui se sont vus refuser l'accés aux Ports d'Ajaccio ont vécu un drame, leur mouillage ayant cédé pendant la nuit. Le voilier a coulé, fracassé sur les rochers et seule une personne sur les trois à bord s'en est sortie indemne.

C'est ce type d'histoire tragique qui nous incite à la prudence en nous mettant à l'abri sans attendre la dernière minute. Il peut arriver que l'on soit surpris. Dans ces conditions, il convient de gérer la situation au mieux et de faire face en s'éloignant des côtes. C'est mon point de vue : il y a moins de risque au large. Quand le phénomène météo est prévu, nous préférons anticiper en nous abritant. 

 

Nous occupons nos journées en promenades et traitement de la rouille. Et oui, encore ! Ce qui a fait dire à un voisin anglais : - " les bateaux en acier, c'est la guerre"!

 

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Petite chapelle sur la promenade de la plage à la Caletta

 

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La jetée est habillée d'une fresque réalisée par les élèves des écoles de La Caletta et alentours 

 

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Lundi 28 , départ pour  Cala Gonone. Il nous tarde de voir le golfe d'Orosei  réputé pour ses fonds limpides et ses grottes. La navigation est épuisante : pluie et vent inconstant qui passe de 6 à 30 noeuds. Nous prenons la météo et les prévisions sont bonnes : 8 nds avec des rafales à 15 nds d'ouest. Patience donc.

Nous jetons l'ancre de nuit et ne pensons qu'à nous coucher. Ca ne va pas être possible !

Le vent continue de monter avec des rafales de plus en plus violentes qui atteignent 49 noeuds. L'Endurance dérape. Nous voilà courbés sur le pont pour relâcher 20 mètres de chaîne supplémentaires. Cela sera suffisant pour tenir notre bateau, mais pas pour trouver le sommeil. Christophe et Fanfan se replient dans la couchette, je reste dans le carré.

Le vent semble se calmer vers 2h du matin. Je suis en veille dans le carré et J'entends le silence. Cela fait un drôle d'effet aprés le hurlement des bourrasques. Je commence à me détendre. Puis, doucement, je perçois comme un ronronnement. Je jette un oeil au traceur qui annonce 8 noeuds de vent. Le ronronnement enfle et devient grondement, l'anémomètre grimpe et d'un coup l'Endurance prend un coup de gîte et tire violement sur son ancrage... c'est repartit avec 45 noeuds. Ca finira par se calmer vers 3h. Seule Fanfan a bien dormi.

Fort heureusement ce mouillage est bien abrité de la mer d'ouest. Cet épisode n'était absolument pas prévu par les prévisions météorologiques sur les différentes sources que nous utilisons /

 

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On enregistrera jusqu'à 49 noeuds .

 

Depuis quelques jours j'ai mal aux dents. Je finis pas comprendre que le paracétamol et mon entêtement ne suffisent plus.

Au lieu de profiter des belles criques du golfe d'Orosei, nous traçons sur Santa Maria Navarese pour trouver un dentiste.

 

Nous longeons la côte pour au moins jouir de la vue sur les grottes qui attirent un monde fou en péride estivale.

 

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                                                                                                  En cette période, les vaches reprennent possession de la plage

 

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Au mouillage face à la plage et au port de Santa Maria Navarese

 

C'est finalement à Arbatax que je trouve mon bonheur : un dentiste ! ( oui dit comme ça, c'est étrange)

C'est une dent de sagesse qui essaie de sortir ; Il n'y a pas d'âge pour devenir sage !

Prescription : 7 jours d'antibiotiques, et un séjour prolongé à Arbatax.

Pour la petite histoire, le dentiste qui m'a acceptée en urgence a refusé de me faire payer.

 

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Endurance à Arbatax

 

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Arbatax et ses rochers aux couleurs changeantes selon l'éclairage du soleil

 

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Vue sur Santa Maria Navarese de l'autre côté de la baie

 

Nous avons apprécié l'accueil qui nous a été réservé à Arbatax et envisageons peut être d'y laisser l'Endurance pour l'hiver. Notre programme est en train de changer. Nous avions initialement prévu de remonter sur la Corse et d'hiverner de décembre à fin mars à Toulon.

Le Covid et ses conséquences sur notre projet nous obligent à revoir notre copie.

Nous allons rentrer plus longtemps, en profiter pour voir notre famille, et renflouer la caisse du bord.

Nous devons trouver un port pour notre Endurance. Un endroit où il sera à l'abri pendant ces 6 mois de séparation.

Notre choix se porte sur la Sardaigne et quelques marinas sont en concurrence. Nous retournons à la Caletta pour voir ce que l'on nous propose.

 

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                        Escale à la Cala di Luna, Golfe d'Orosei

 

Avant de rejoindre La Caletta, nous jetons l'ancre à la Cala di Luna. Mais décidément, le Golfe d'Orosei ne veut pas de nous. Départ à 7h avec un vent de 35 noeuds et une mer dont nous ne sommes plus abrités. Nous ne pourrons pas visiter les grottes. Promis, c'est partie remise !

 

Nous allons attendre 2 jours à La Caletta qu'un énième coup de vent d'ouest veuille bien se calmer.

 

Bonifacio nous attend. Nous avons passé commande d'un régulateur pour l'éolienne. L'ancien a grillé dans une rafale : pas sûr que se soit normal.

 

En route pour la Corse, nous atterissons sur l'île  Tavolara où nous avons la chance de n'être qu'une dizaine de bateaux.

 

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Les maillots ne sont plus de sortie                                                   Les yachts gigantesques le sont toujours

 

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Un chat illustre sur l'île                                                                      Un chat qui vit 20 ans ! Fanfan n'en revient pas 

 

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On lève l'ancre pour Bonifacio. Fanfan assiste Christophe.

 

Bien arrivés à Bonifacio avec un vent qui est passé de 5 nds à 20nds... Et des prévisions pas terribles : un nouvel avis de Fort Coup de Vent est annoncé . Nous allons prolonger un peu notre séjour corse. De toute manière, nous devons attendre lundi 12 pour réceptionner notre commande : le magasin est fermé ce vendredi après midi.

 

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48 noeuds et 3,40m de vagues . Nous voyons Bonifacio sous un nouvel angle 

 

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                                                                                                              Ca souffle !

 

Il nous tarde de retourner en Sardaigne pour profiter encore un peu et aussi pour arrêter notre choix sur le lieu d'hivernage de notre fidèle Endurance.

 

Lundi 12 octobre, 10h00 départ pour Santa Teresa Gallura. Ce n'est pas loin, juste un saut de puce. Cependant, j'avais prévenu l'équipage : après tant de jours de mistral, il reste un mer conséquente. C'était rien de le dire : avec un cap  sud, une mer de 2 m venant  d'ouest et un vent du Nord...

Bon en clair, nous n'avons sorti que le génois ( inutile d'avoir la grand voile qui batte et empanne sans arrêt). Le génois a bien travaillé... mais au 3ème empannage, il a fallu le réduire sous les rafales à 22 noeuds.

La mer de travers a eu raison de l'estomac du second qui a rempli ses missions bravement  entre deux évacuations.

 

Quand nous avons du réduire à nouveau notre surface de voile... l'enrouleur n'a rien voulu entendre. Il a fallu relâcher toute la voile pour l'affaler. Christophe à l'avant, les dents serrées, secoué par la mer qui a grossi ( ben oui, sinon ce n'est pas marrant) essaie de coincer le génois au fur et à mesure qu'en pied de mât j'accompagne sa descente.

Cela est arrivé à 1.5 mille du port . 

La bande anti uv de notre voile d'avant n'a pas beaucoup apprécié et nous allons devoir faire une réparation.

 

Et là, vous vous dites : que fait Fanfan pendant ce temps ? Et bien, Fanfan est en mer comme à terre : elle n'en fait qu'à sa tête. Nous lui avons équipé la couchette de quart avec une bâche anti roulis qui l'empêche d'être projetée dans la cabine et la protège. Elle s'est débrouillée pour sortir de sa couchette, a glissé sous la table du carré, puis a glissé contre le frigo,  a descendu tant bien que mal les marches de la coursive pour aller se mettre dans notre cabine. Elle a décidé qu'elle y était mieux ! Elle se moque de se qui se passe dehors sauf si elle entend la porte du frigo ... elle ne perd jamais l'appétit, pas même dans une centrifugeuse.

 

Santa Teresa Quel soulagement de rentrer dans l'avant port et de ne plus avoir de mer ! Je contacte la capitainerie par VHF, sur le canal 12. Notre interlocutrice nous demande d'où nous venons, et nous refuse l'accés à la Marina sous le prétexe que nous arrivons de Corse. Les directives concernant le Covid ont changé et nous sommes devenus persona non grata.

C'est l'évocation de notre problème de voile qui nous ouvre les portes du port.

L'Endurance est placé non loin du bureau de la Guardia Costiera où nous sommes convoqués et reçu avec un thermomètre ( nous n'avons pas de fièvre ouf!). Nous devons respecter une quarantaine le temps de réaliser un dépistage.

Un médecin de Santa Teresa est désigné pour réaliser un test sérologique de dépistage. Il nous en coutera 50 euros chacun en liquide et sans reçu.

Nous avons notre sésame pour continuer notre périple en territoire italien : un test négatif.

 

Ha mais non,l'histoire ne s'arrête pas là ! J'envoie le résultat de nos tests et une liste de documents attestant de nos identités, trajets, escales  etc... au médecin responsable de la Province d'Olbia.

Devinez quoi ?

Il répond que le test sanguin n'est pas reconnu, et que nous devons faire un "tampon", comprenez un test antigénique.

Nous nous rendons aussitôt aux bureaux du garde côtes qui tombe des nues.

L'organisation et la comunication laissent à désirer et on peut constater que le cafouillage concernant le sujet du Covid passe les frontières.

 

Au moment où j'écris ces lignes, nous sommes toujours en attente d'une réponse des  gardes côtes qui nous évitent soigneusement depuis 3 jours, nous nous promenons avec leur consentement initial alors que nous devrions selon les textes être en quatorzaine .

Il est vrai que nos pas ne nous mènent pas loin. Nous sortons entre les averses ; même pas possible de faire sécher une machine de linge.

Mais pas d'inquiétude, on s'occupe : peinture intérieure, habillage du frigo, traitement de la rouille (encore), recherche d'hebergement pour notre bateau.

Nous sortirons l'Endurance ici, à Santa Teresa, pour le carénage et allons l'hiverner à Stintino que nous espèrons rejoindre dès que le vent consentira à  changer de direction  !

 

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Y a de l'idée !

 

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triste temps                                                                                         Frigo habillé

 

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On essaie d'habituer Fanfan à la muselière obligatoire pour prendre le Ferry . Le linge sèche à l'interieur

 

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Visite du complexe de Lu Brandali à Santa Teresa Gallura qui abrite un village du XIV siècle AC

 

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Il va bientôt être temps de fermer momentanément notre parenthèse sur l'eau. Les intempéries de ces derniers jours nous aident dans un sens  à préparer cette pause.

Malgré tout , nous espérons pouvoir encore profiter un tout petit peu avant de quitter  notre Endurance...

 

Un joli mouillage, une belle navigation sur Stintino, une jolie prise au bout de notre traine ... Une bonite fait rêver Christophe.

 

On vous tient au courant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



16/10/2020
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