51 JOURS AU SEC
Et voilà, notre Endurance est au sec ! Nous n'aimons pas beaucoup ça, voir notre voilier sur cales . Il n'est plus dans son élément et perd de sa grâce . Fanfan aussi, n'aime pas ça du tout : elle a du mal à comprendre et surtout elle doit grimper les 3 mètres qui nous séparent du pont . Heureusement, au chantier Ascar, ils proposent non pas des échelles, mais des escaliers et notre chien "tout terrrain" s'y fait assez facilement .
Nous sommes partis pour 4 jours marathon : traiter la rouille qui est apparue côté babord sur le Doxanode et repasser une couche de ce même produit ( du zinc) sur toutes les oeuvres vives . Les 24heures de séchage nécessaires au produit seront mises à profit pour repeindre les oeuvres mortes, changer les tresses du presse étoupe , et régler le safran qui a du jeu . Ce dernier poste sera réalisé par un professionnel .
Les 4 jours deviennent brutalement 8 . Un peu de rouille coule à certains endroits sous les martyrs en bois qui sont une protection efficace et esthétique contre les petits coups donnés sur les flancs du bateau .
Christophe décide de déposer une partie de celui de babord . Nous avons une très mauvaise surprise : beaucoup de rouille et surtout l'acier nous parait bien attaqué à certains endroits . Après avoir fait mesurer l'épaisseur de la coque sur cette bande et constatons qu'aux endroits attaqués il manque jusqu'à 1 millimètre ( sur 5 millimètres) .
Heureusement cette partie n'est pas sous l'eau ; il n'est donc pas nécessaire de la faire recharger en acier .

vraiment vilain sous les martyrs
Nous voilà avec du travail supplémentaire : on décide de traiter la rouille et de ne pas reposer de martyr . Moins on a d'acier caché, mieux on peut anticiper la rouille .
De son côté, pour régler notre problème de jeu dans le safran,le mécanicien est obligé de sortir le safran , le tube et de remplacer une clavette . Pendant cette opération, il se rend compte que l'arbre d'hélice n'est pas bien aligné : il va devoir bouger un tout petit peu le moteur afin de ré aligner l'arbre . Nous en profitons pour faire changer la bague hydrolube .

bague hydolube
Le travail est achevé le mardi 1 er octobre . De notre côté, nous sommes presque prêts . Mise à l'eau envisageable pour le 3 octobre .
Et bien non ! Aux environs 5h30, le mercredi 2 octobre, nous sommes réveillés en sursaut par le moteur qui démarre . Oui, oui, vous lisez bien : le moteur démarre seul, les clefs étant dans la table à cartes . Imaginez l'impression que cela peut bien faire quand on est juché sur des cales !
Il ne nous faut pas plus de 3 secondes pour être dans le carré et étouffer le moteur . Là , gros coup de stress ! De sous le plancher, nous voyons des flammes . Christophe se jette sur l'extincteur. Une fumée trés épaisse s'échappe du compartiment moteur et il devra redescendre dans le bateau à plusieurs reprises pour s'assurer que le feu est bien éteint .
Je suis avec Fanfan sur le pont ; nous respirons de l'air frais pour évacuer toute cette fumée irritante qui se balade encore dans nos poumons .
Inutile de vous dire que nous ne sommes pas prêts de quitter Carthagène .
Appel à l'assurance dès 6h00 du matin . Puis tout se met en place plus ou moins vite :
1 semaine pour obtenir le devis du chantier Ascar . Le travail consiste à sortir le moteur, le vérifier, changer ce qu'il y aura à changer, refaire le faisceau électrique du moteur et replacer le moteur .
Le 14 octobre, un expert vient voir de près notre sinistre : il ne croit pas à ce moteur qui démarre seul . On ne peut pas lui en vouloir : nous n'y avons pas cru nous même .
Il devra se rendre à l'évidence et de conclure à un arc électrique dans la boite à relais suffisament puissant pour faire démarrer notre Perkins . Par contre, les fils ayant tous fondus, il ne pourra pas déterminer l'endroit exact du départ de feu .
Une semaine plus tard, nous avons l'accord de l'assurance pour les travaux . Ils commencent le 22 octobre et s'achèveront seulement le 14 novembre .
Nous avons du rester patients ... Pas toujours simple sur un chantier trés dynamique accolé à la criée des pêcheurs , au port de pêche et au port de commerce .
La gentillesse du personnel du chantier, la très belle ville de Carthagène , les rencontres et les nombreuses visites que nous avons eu nous ont permis de patienter agréablement .
un peu de visite : le Musée Archéologique subaquatique
Nous avons pu nous échapper chez mon père qui nous a accueillis à Altea ,4 jours : quel plaisir ! Nous n'avons jamais autant apprécié se retrouver baignés de silence !
Avec mon Papounet
Anne nous a également rejoints pour 5 jours . Elle a profité de son papy et a vécu l'expérience "chantier" 3 jours . Grâce à Anne et sa connaissance de la langue espagnole, nous avons pu nous faire mieux comprendre par Franck, le patron du chantier .
Elle a été remplacée par Anne-Marie et Eric . Ils ont été très courageux de passer 1 jour et demi sur le chantier .
Ensuite, c'est Eva qui a atterri à Alicante où je suis allée la chercher . Un petit saut chez papy, puis même punition : le chantier ! Elle devait repartir le 7 novembre . Elle sera restée jusqu'au 16 !
Eva a trouvé un job sur un magnifique voilier voisin .
Eva et Clément
51 jours de vie en cale sèche s'est très long, mais ils sont finalement passés vite , rythmés par les rencontres "de chantier" :
- Bertrand et son fils Damien que nous retrouvons après leur avoir dit Adieu au Verdon en mars 2019
- Richard, cet anglais d'une incroyable gentillesse qui s'avère avoir vécu à Gémenos à l'Hôtellerie de la Source, dont nous connaissons les propriétaires !
- Jens, un allemand qui vient de vendre son catamaran Lagoon pour acheter un Fontaine Pageot et qui nous a été de très bon conseil
- Clément et Marcus qui ont engagé de gros travaux de réaménagement d'un superbe voilier de 30 mètres , le Maria Alba, dont ils sont respectivement second et skipper . Ce sont eux qui ont embauché notre Eva pour quelques jours
- puis tous les équipages que l'on a vu se succéder sur le chantier : des anglais, belges, allemands, norvégiens ... Tous en escale avant une traversée de l'atlantique, ou un tour de méditerrannée .
Nous avons profité de tout ce temps pour peaufiner notre bateau :
- aquisition d'une nouvelle annexe : nous avions peur que Fanfan finisse par percer l'actuelle avec ses ongles . Et puis, elle était sans cesse en train de se dégonfler !
Avec celle-ci : pas de risque !
- Christophe a amélioré notre porte en la rendant étanche .
- Nous avons nettoyé et traité contre la rouille les fonds qui sont devenus accessibes suite à la dépose du moteur . On a découvert ainsi deux réservoirs qui étaient cachés sous le Perkins
- pose d'un panneau solaire souple supplémentaire
- un peu de vernis
- un peu de traitement de rouille
-
Endurance est à nouveau à l'eau depuis hier , 15 novembre . Dès que le temps le permettra, nous partirons pour rejoindre Motril où il séjournera trois mois . Nous profiterons de ces mois d'hiver, pour revenir en France en décembre .
Janvier et Février seront mis à profit pour repeindre le pont , visiter cette partie de l'Andalousie et pourquoi pas recevoir d'autres visites ?
A BIENTOT
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